Le Saint-Chrême du couronnement de Charles III béni à Jérusalem

L’huile chrismale qui sera utilisée pour oindre le roi Charles III d’Angleterre, lors de son couronnement le 6 mai 2023, a été consacrée au Saint-Sépulcre de Jérusalem.

Ce Saint Chrême a été béni par le patriarche Grec-orthodoxe Theophilos III et l’archevêque anglican de Jérusalem, Mgr Hosam Naoum, le 3 mars 2023, rapporte le site Terre Sainte.net  

L’huile sainte est un élément essentiel de l’onction, le rite le plus sacré de la cérémonie de couronnement des monarques britanniques. Le nouveau roi verra ainsi ses mains, sa tête et sa poitrine couvertes de cette huile par l’archevêque de Canterbury, chef de l’Église anglicane, avant d’être couronné.

Selon le communiqué publié à cette occasion par Buckingham Palace, l’huile a été fabriquée à partir d’olives « récoltées dans deux oliveraies situées sur le mont des Oliviers, au monastère de l’Ascension et à l’église Sainte-Marie-Madeleine » et pressées près de Bethléem, en Cisjordanie occupée. « Cela démontre le lien historique profond entre le couronnement, la Bible et la Terre sainte », souligne l’archevêque de Canterburry dans un post Facebook.

L’église russe orthodoxe Sainte-Marie-Madeleine est aussi le lieu de sépulture de la grand-mère de Charles III, la princesse Alice de Grèce. Elle s’était convertie à l’orthodoxie en 1920 et avait fait baptisé son fils, le futur prince Philipp dans l’Eglise grecque-orthodoxe avant que celui-ci n’embrasse l’anglicanisme dans le cadre de son union avec Elisabeth II. La présence du clergé orthodoxe lors de la bénédiction de l’huile chrismale est une manière de souligner les liens familiaux à cette branche du christianisme.

Parfumée «au sésame, à la rose, au jasmin, à la cannelle, au néroli, au benjoin, à l’ambre et à la fleur d’oranger», l’huile du sacre de Charles III suit la même recette que celle utilisée en 1953 pour celui de la reine Elisabeth II. «Depuis les rois de l’Antiquité jusqu’à nos jours, les monarques ont été oints avec de l’huile provenant de Jérusalem», précise Buckingham Palace.

Initialement laïque, la cérémonie du couronnement se pare d’une dimension religieuse – le sacre – à partir du Xe siècle, lorsque le pape accorde officiellement l’onction sur les souverains d’Angleterre ce qui permet d’en faire un rite indivisible de leur couronnement. Ancrée dans la volonté d’inscrire la monarchie dans la tradition, la cérémonie est restée quasiment inchangée depuis 1000 ans. Par l’onction, le roi devient aussi le chef de l’Eglise d’Angleterre. Il est considéré comme choisi par Dieu pour régner.

Une fois arrivé à Londres, le Saint Chrême sera versé dans une ampoule en forme d’aigle datant du couronnement de Charles II en 1661. (cath.ch/terresainte.net/mp)

Maurice Page

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