Un documentaire diffusé en Pologne sur la chaîne privée TVN, le 5 mars, ainsi qu’un livre paru le 8 mars du journaliste néerlandais Ekke Overbeek, ont en effet relancé les polémiques sur l’attitude du cardinal Karol Wojtyła, le futur Jean Paul II, face aux cas de prêtres du diocèse de Cracovie coupables d’abus sexuels sur mineurs. Le documentaire met notamment en avant le cas d’un prêtre qui aurait été transféré dans une paroisse autrichienne, avec une lettre de recommandation du cardinal Wojtyła, archevêque de Cracovie entre 1964 et 1978, à son confrère de Vienne, le cardinal Franz König.
Mais pour Mgr Gądecki, ces tentatives visant à «discréditer» la personne et le travail du pontife polonais, «sous couvert de souci de la vérité et du bien, sont choquantes». Ces voix, estime-t-il, évaluent Karol Wojtyła «de manière biaisée», en faisant fi du contexte historique marqué par les attaques du régime communiste à l’encontre de l’Église catholique. Ainsi, à l’époque, rappelle-t-il, les lois, la conscience sociale et les coutumes étaient «différentes».
«Être pasteur de l’Église à l’époque de la division de l’Europe entre l’Occident et le bloc soviétique signifiait affronter des défis difficiles», constate encore l’archevêque de Poznan. Il s’agit donc de ne pas accepter «sans critique les documents créés par les services de sécurité comme des sources crédibles».
Défendant Jean Paul II comme «une référence morale», le président de l’épiscopat souligne que sous son pontificat, «l’Église a fait un effort décisif pour établir des structures et développer des procédures claires afin d’assurer la sécurité des enfants et des jeunes, et de punir correctement les coupables de crimes sexuels». Et d’appeler à «ne pas détruire le bien commun et l’héritage» de Jean Paul II.
Dans un récent entretien à l’agence I.MEDIA, le Père Stanisław Tasiemski, vice-président de la KAI, l’Agence d’information catholique polonaise, rappelait que durant le procès de canonisation de Jean Paul II, ces questions avaient été examinées, et les experts avaient conclu que le cardinal Wojtyła avait agi selon la loi de l’époque.
Les documents utilisés par le réalisateur du documentaire, expliquait-il, proviennent de la police secrète communiste, et certains ont pu être fournis par des faiseurs de troubles sans crédibilité. Il précisait en outre que pour l’administration de son diocèse, le cardinal Wojtyła s’appuyait surtout sur ses collaborateurs, sur un grand territoire où il n’était pas facile de bien suivre toutes les affaires concernant les prêtres. (cath.ch/imedia/ak/rz)
I.MEDIA
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