«Je prie pour les nombreuses victimes de ce naufrage, pour leurs proches et pour ceux qui ont survécu», a déclaré le pape François, qui s’était déjà exprimé sur cette catastrophe le dimanche 26 février, là aussi lors de la prière du Regina Cæli.
Au moins 67 personnes ont péri dans le naufrage, près de Crotone dans la nuit du 25 au 26 février, du «Love Summer», une embarcation partie quatre jours auparavant d’Izmir, en Turquie. Le navire surchargé a sombré non loin du rivage, en pleine tempête, probablement après avoir heurté un banc de sable. Le bilan pourrait toutefois s’avérer encore plus lourd, car des disparus n’ont pas été retrouvés parmi les passagers, au nombre d’environ 200. De nombreux corps avaient été découvert par des pécheurs à l’aube du 26 février.
Seuls 79 survivants, originaires d’Afghanistan, du Pakistan, de Somalie et de Syrie, ont réchappé au naufrage survenu dimanche à l’aube alors que la mer était démontée. Ce drame est le naufrage le plus meurtrier en Italie depuis celui survenu à Lampedusa le 13 octobre 2013, qui avait fait 368 morts.
La catastrophe a suscité une vive polémique dans la classe politique italienne, la lenteur des secours étant associée aux mesures de restriction de l’immigration prises par la chef du gouvernement Giorgia Meloni et par son ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi.
Sans rentrer dans ce débat, mais appuyant implicitement l’Église italienne qui s’est beaucoup investie dans le soutien aux migrants et aux victimes du naufrage, le pape a exprimé sa reconnaissance «pour la population locale» et «pour la solidarité des institutions envers ces frères et sœurs».
«Je renouvelle mon appel à tous, afin que ne se répètent pas des tragédies similaires», a demandé le pontife, appelant à ce que «les voyages de l’espérance ne se transforment plus jamais en voyages de la mort». «Que les eaux limpides de la Méditerranée ne soient plus ensanglantées par des incidents si dramatiques», a supplié le pape, en demandant au Seigneur de donner à tous «la force de comprendre et de pleurer».
Toujours lors de la prière de l’angélus, saluant la communauté ukrainienne de Milan, dont une délégation était présente à Rome «à l’occasion du 4e centenaire du martyre de l’évêque saint Josaphat, qui donna sa vie pour l’unité des chrétiens», le pape a salué leur engagement pour l’accueil de leurs «compatriotes ayant fui la guerre». «Que le Seigneur, par l’intercession de saint Josaphat, donne la paix au peuple ukrainien martyrisé», a demandé le pape François.
Le pape a aussi exprimé sa proximité pour «les victimes de l’accident ferroviaire survenu en Grèce», remarquant que «beaucoup étaient des jeunes et des étudiants», a souligné François, assurant prier pour les défunts, pour les blessés et pour leurs proches. Au moins 57 personnes ont péri dans la soirée du 28 février après la collision entre deux trains sur la ligne Athènes-Thessalonique, en raison, selon les aveux d’un chef de gare, d’une erreur d’aiguillage.
Ce drame, qui constitue la pire catastrophe ferroviaire de l’histoire de la Grèce, a relancé le débat sur les conséquences des mesures d’austérité liées à la crise économique. Certaines restrictions budgétaires ont entraîné une dégradation des services publics, notamment au sein des réseaux de transport et des hôpitaux. (cath.ch/imedia/cv/bh)
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