Josef Stübi est un homme bien enraciné dans le diocèse de Bâle, «qui connaît par sa longue expérience les joies et les peines, les soucis et les besoins des fidèles» ainsi que ceux agents pastoraux, selon les mots de Mgr Felix Gmür, évêque de Bâle. C’est lui-même qui a choisi son évêque auxiliaire conformément à l’article 16 du Concordat du 26 mars 1828, après avoir demandé au préalable des propositions au Chapitre cathédral, au Conseil épiscopal, au Conseil presbytéral et Conseil des diacres, des théologiens et des théologiennes, ainsi qu’au Conseil pastoral diocésain.
Dans son allocution en fin de cérémonie, Mgr Josef Stübi a souligné qu’il ne voulait pas être un évêque «pour hier et avant-hier», mais un «évêque pour aujourd’hui et pour demain». Il souhaite une Eglise à l’écoute et veut soutenir le processus synodal.
Se disant «convaincu que Dieu a été, est et sera présent sur le chemin de ma vie», le nouvel évêque a demandé que l’on écoute «aujourd’hui aussi – les messages et les suggestions du Concile Vatican II et du Synode 72 et accordons une attention particulière au «processus synodal» qui se met en place actuellement».
Et d’affirmer que personnellement, il a beaucoup d’espoir dans cette voie lancée par le pape François. «Ici aussi, il faut des cœurs à l’écoute: à l’écoute également sur le chemin de l’œcuménisme. En tant que membre du collège des évêques et en tant que membre du peuple croyant de Dieu, je soutiendrai ce processus avec mes possibilités !»
Il a aussi remercié Mgr Gmür pour la confiance qu’il lui a accordée en lui demandant de devenir son évêque auxiliaire – «et le Saint-Père, le pape François, pour la confirmation et la nomination». Il a demandé au nonce apostolique, l’archevêque Martin Krebs, de transmettre ses remerciements au pape François, «avec l’expression de mon grand respect pour sa personne et son action».
Présidant la liturgie de consécration, Mgr Felix Gmür, évêque de Bâle et président de la Conférence des évêques suisses, était assisté de deux évêques co-consécrateurs, Mgr Markus Büchel, évêque de Saint-Gall, et Mgr Peter Birkhofer, évêque auxiliaire de l’archevêché de Fribourg-en-Brisgau. Huit évêques et les abbés d’Einsiedeln, de Mariastein et de Saint-Maurice, le nonce apostolique Martin Krebs ainsi que de nombreux prêtres, ont participé à la cérémonie d’ordination du nouvel évêque Josef Stübi. Deux évêques suisses, Mgr Jean-Marie Lovey et l’évêque auxiliaire Alain de Raemy, actuel administrateur apostolique du diocèse de Lugano, étaient retenus dans leur diocèse.
Après la lecture de la bulle papale, le futur évêque, dont la devise est «Vivre l’espérance», a pris devant toute l’assemblée les engagements concernant le bon exercice de sa mission au nom du Christ. Il a notamment promis de servir le peuple de Dieu et d’annoncer l’Évangile du Christ, de garder la pureté et l’intégralité du dépôt de la foi selon la tradition reçue des apôtres, d’obéir fidèlement au successeur de Pierre, de prendre soin du peuple qui lui est confié et de le diriger sur le chemin du salut, avec les prêtres, les diacres et les collaborateurs de son ministère, d’accueillir au nom du Seigneur, les pauvres, les étrangers et tous ceux qui sont dans le besoin de partir à la recherche de ceux qui s’égarent.
L’ordinand s’est ensuite allongé sur le sol alors que l’assemblée chantait la litanie des saints, un rite signifiant l’abandon à Dieu en imitant Jésus-Christ, mort et ressuscité et la confiance dans la communion des saints. Puis vint l’imposition des mains par les évêques présents et la prière d’ordination, où Mgr Gmür a demandé à Dieu la grâce pour le nouvel évêque. C’est par ce rite, l’imposition des mains et la prière d’ordination, qu’est transmise la charge que Jésus a confiée aux Apôtres. Pendant le temps de la prière d’ordination, on tient ouvert au-dessus de la tête de celui qui est ordonné l’évangéliaire: c’est soumis à la Parole de Dieu que l’Église accomplit sa mission et que le futur évêque devra exercer son ministère d’évêque.
Mgr Gmür a ensuite procédé à l’onction avec le Saint Chrême consacré lors de la messe chrismale. Cette onction signifie que l’Esprit-Saint le pénètre de sa grâce pour sa nouvelle mission. L’onction marque la configuration au Christ puisque le mot Christ, en grec, signifie celui qui a reçu une onction. Puis le nouvel évêque a reçu les insignes caractéristiques de sa mission: l’évangéliaire qu’il aura la charge d’annoncer, un anneau qu’il portera en signe de sa fidélité à l’Église, la mitre, qui est l’invitation à mener une vie sainte à la tête de la communauté, et enfin la crosse appelée aussi bâton pastoral, signe de la charge pastorale de l’évêque qui prend soin du peuple de Dieu et le dirige sur le chemin du salut comme un berger prend soin et guide son troupeau.
Mgr Stübi a finalement échangé un baiser de paix avec les évêques présents, marquant l’accueil du nouvel évêque dans le corps épiscopal. Avant le discours prononcé par le conseiller d’Etat soleurois Remo Ankli, qui préside la Conférence diocésaine de l’évêché de Bâle regroupant 10 cantons (AG, BL, BS, SH, ZG, LU, TG. BE, JU, SO), le nouvel évêque est allé va à la rencontre de l’assemblée qu’il a bénie. Et saluant, en français, qui n’est pas sa langue maternelle, le travail effectué dans le Jura pastoral, il a souligné sous les applaudissements: «nous pouvons apprendre les uns des autres !» (cath.ch/be)
Le pape François avait confirmé, le 20 décembre 2022, la nomination du curé et chanoine Josef Stübi (61 ans) comme nouvel évêque auxiliaire pour le diocèse de Bâle. Il succède au Jurassien Denis Theurillat, qui a démissionné en 2021. (cath.ch/be)
Jacques Berset
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