Venus le saluer avec de nombreux étudiants et professeurs dans la Salle Paul VI au Vatican, les responsables des universités pontificales ont été invités à «prendre acte» du fait que la multiplicité des structures universitaires ecclésiastiques à Rome, héritées d’élans du passé, risque désormais «de gaspiller une énergie précieuse». Cette multiplicité des structures menace de ralentir la transmission de la «joie évangélique de l’étude».
Le pontife a souligné la baisse de ressources économiques et humaines dont souffrent ces établissements. Il a aussi souligné combien la pandémie avait représenté un coup dur pour eux – qui sont très majoritairement fréquentés par des étudiants internationaux.
Le pape a dès lors invité les universités et instituts pontificaux à affronter ces difficultés non de manière «défensive», mais en les considérant comme «un nouvel élan vers l’avenir». Les mettant en garde contre l’auto-référentialité, il les a aussi encouragés à lancer un processus de réforme en envisageant des «développements courageux et, si nécessaire, sans précédent».
Le pape François a annoncé que le dicastère pour la Culture et l’Éducation, dont le préfet est le cardinal portugais José Tolentino de Mendonça, serait l’artisan, à leurs côtés, de cette prochaine réforme. Il a terminé son discours sur l’image d’un Christ «chef d’orchestre» dont les mains dirigent l’ensemble de l’humanité et en même temps chaque personne intimement. À sa suite, il a encouragé les institutions universitaires pontificales à ne pas agir en «soliste», mais à «former un chœur» en cultivant l’harmonie.
La rencontre a été l’occasion pour les recteurs des établissements de remettre leur premier rapport commun, qui porte sur l’année universitaire 2021/2022. Ce dernier, qui a été officiellement présenté à la presse le 24 février 2023, a été effectué à l’occasion des 5 ans de la publication de la Constitution apostolique Veritatis Gaudium (2018) avec laquelle le pape François avait réformé les établissements universitaires pontificaux.
Le pontife avait axé sa réforme sur quatre objectifs: la transdisciplinarité, la création de réseaux pour trouver des réponses concrètes aux problèmes de l’humanité, un retour à la source kérygmatique de l’enseignement chrétien, un développement de l’expérience communautaire tourné vers la «joie de la vérité».
Les 22 établissements universitaires pontificaux concernés se divisent en quatre catégories: les universités (7), les facultés (4), les athénées (2) et les instituts (9). Ils ont été fondés entre 1551 et 1981, et sont confiés, pour quinze d’entre eux, à des institutions de l’Église – par exemple les Jésuites pour la «Grégorienne» ou les Dominicains pour l’«Angelicum».
En tout, 15’634 élèves ont étudié à Rome en 2021/2022. Ils représentent 8% des étudiants de la Ville Éternelle, en comptant les universités et écoles supérieures publiques et privées. 2’056 professeurs enseignent dans ces universités, soit un ratio très élevé d’un professeur pour 6 élèves en moyenne. Ces établissements fonctionnent aussi grâce au travail de 459 employés dans le domaine administratif.
Ces établissements sont aussi très internationaux: en moyenne, on compte en leur sein un étudiant italien pour huit étudiants non-italiens, ces derniers venant de 124 autres pays dans le monde et de tous les continents. Les établissements romains sont affiliés à 221 autres institutions dans le monde entier.
La discipline la plus enseignée dans ces établissements est la théologie (22,1% des étudiants) qui est proposée dans 15 des 22 établissements romains, suivie de la philosophie (13,2%) et du droit canonique (7,4%). Les établissements proposent des formations en près de 30 matières différentes. En tout, 3’086 diplômes ont été délivrés en 2021-2022.
Les établissements pontificaux sont suivis par l’Agence du Saint-Siège pour l’évaluation et la promotion de la qualité des universités et facultés ecclésiastiques, un organisme créé par Benoît XVI en 2007. (cath.ch/imedia/cd/be)
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