Au milieu des flonflons du carnaval, les fidèles ont rempli la collégiale de Berne pour implorer le Dieu de la paix à l’invitation de la Communauté de travail des Eglises chrétiennes de Suisse (CTEC). Le président du Conseil national, le Grison Martin Candinas et l’ambassadrice d’Ukraine en Suisse, Iryna Venediktova, avaient fait le déplacement. Mais aussi des représentants des Eglises orthodoxes ukrainienne et russe.
«Seigneur ne vas-tu pas nous ramener à la vie, nous qui sommes ton peuple, pour que nous retrouvions en toi la joie? Seigneur fais-nous voir ta bonté accorde-nous ton secours.» Les mots du psaume 85 ont résonné sous les voûtes de l’édifice avec une actualité toute particulière exactement un an après le déclenchement de la guerre en Ukraine.
«Nous sommes là au-delà de toute approche partisane, de toute dimension politique pour prier pour les victimes en Ukraine et dans le monde», a rappelé l’abbé Pierre-Yves Maillard, vicaire général du diocèse de Sion et président de la CTEC. " Le désir et la volonté de paix est la seule attitude viable pour notre monde».
Au nom des évêques Suisses, Mgr Joseph Bonnemain, évêque de Coire, a prononcé la prière d’invocation: «Viens, Esprit de paix, désarme les coeurs des violents. Viens, Esprit de réconciliation! libère les belligérants de leurs conflits…»
«La Suisse vit en paix depuis 150 ans. Je ne le dis pas avec orgueil, mais avec reconnaissance», a relevé Martin Candinas, président du conseil national. «Nous sommes ici pour dire aux victimes que nous partageons leur peine, que nous sommes avec elles et que nous ferons tout notre possible pour atténuer leurs souffrances et leurs douleurs.» La Suisse, berceau de la Croix-Rouge et du droit humanitaire a une responsabilité particulière a rappelé le premier citoyen du pays. Cette attitude répond à sa tradition chrétienne .»L’engagement contre la guerre et la barbarie est un devoir pour tout politicien».
«En ce jour de commémoration tragique, nous devons nous remettre en route sur le chemin de la paix», a commenté la pasteure Rita Famos. «Depuis les temps immémoriaux, les fidèles prient pour la paix? À quoi cela sert-il , s’est interrogée la présidente de l’Eglise évangélique réformée de Suisse (EERS). «Nous déposons devant Dieu, nous peurs et nos angoisses, notre nostalgie de la paix et de la justice. Dieu est notre espérance.» Lorsque beaucoup de gens prient, même lorsque l’espoir est ténu, cela fait une différence. La prière renforce la communauté, la pousse à la solidarité. «Lorsque nous sortirons d’ici, nous continuerons à porter cet espoir à nos proches, à la société, à nos politiciens et à ceux qui sont menacés.»
Un espoir et une solidarité que la foule des fidèles a prolongé en plantant un cierge dans une une croix de terre et en recevant en symbole de paix un rameau d’olivier à emporter chez soi. (cath.ch/mp)
Maurice Page
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