Le Saint-Siège poursuit ses efforts pour l’apprentissage du français

Mgr Edgar Peña Parra, substitut de la secrétairerie d’État, s’est rendu à l’ambassade de France près le Saint-Siège le 20 février 2023 pour renouveler la convention prévoyant l’octroi de cours de français à des responsables et employés du Vatican, a indiqué l’ambassade dans un tweet. Il s’agit de la quatrième convention signée, depuis la première ayant couvert les années 2020/2021.

Depuis 2020, les cours dispensés par le corps professoral de l’Institut français – Centre Saint-Louis (IFCSL) ont accueilli plus d’une centaine de personnes, précise à l’ambassade de France près le Saint-Siège. Au-delà du personnel de la secrétairerie d’État, le cours s’adresse à des employés d’autres dicastères de la Curie romaine, avec au total, pour l’année 2022/2023, 75 inscrits enregistrés par l’IFCSL.

L’influence du français a diminué au Vatican sous le pontificat du pape François. Peu à l’aise en français (bien qu’il le comprenne et le lise), le premier pontife non-européen depuis plus de 12 siècles a fait sortir le gouvernement de l’Église de sa matrice occidentale. Outre l’usage naturel de l’italien dans le contexte romain, la montée en puissance de l’espagnol, langue natale du pape argentin, et de l’anglais, langue habituellement utilisée dans le contexte multilatéral et onusien, a rendu moins visible la présence du français en tant que langue diplomatique. 

Ce cours encadré par l’ambassade de France constitue donc un moyen de relancer l’usage du français, dont les nuances peuvent s’avérer utiles pour traiter certains dossiers complexes auxquels le Saint-Siège est confronté, notamment au Moyen-Orient. Par ailleurs, ces dernières années, dans le contexte de la montée des populismes dans plusieurs pays très influents dans le monde catholique (Brésil, Philippines, États-Unis, Italie…), la France, malgré les incompréhensions liées au principe de laïcité, est apparue comme un partenaire diplomatique précieux pour la diplomatie pontificale et un facteur de stabilité et de crédibilité, indique une source vaticane.

Développement d’une francophonie plurielle

Au-delà des caractéristiques propres au pontificat actuel, des tendances de long terme expliquent un certain effacement de la présence française au sein de la Curie. Compte tenu de la diminution du nombre de prêtres dans les diocèses français, il est de plus en plus difficile pour les évêques ou les supérieurs religieux de mettre des clercs à la disposition du Vatican. Le recrutement dans la sphère française de religieux non-clercs ou de laïcs formés aux subtilités du travail à la Curie représente également un défi difficile à relever.

Cette tendance peut toutefois être nuancée par la montée en puissance d’employés provenant d’autres pays francophones, et notamment d’Afrique. L’exemple le plus visible est fourni par la section en langue française de Radio Vatican, qui fait partie du dicastère pour la Communication et donc de la Curie romaine, et qui compte depuis 2022 presque autant de voix africaines que de voix européennes.

Le français demeure par ailleurs couramment parlé par les nonces apostoliques et de nombreux ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège, y compris ceux provenant de pays éloignés de la sphère francophone, comme la Mongolie ou El Salvador. Lors des traditionnels échanges des vœux entre le pape et les ambassadeurs, le doyen du corps diplomatique (actuellement, le Chypriote George Poulides) s’exprime habituellement en français. 

I.MEDIA

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