Le prix, considéré comme le Prix Nobel des religions, qui comprend une médaille et un chèque de 20 millions de yens (139’000 euros), sera remis lors d’une cérémonie qui aura lieu le 11 mai.
Le prix annuel est décerné par la fondation Niwano depuis 1983 à une personnalité ou un groupe travaillant au service de la compréhension mutuelle et de la coopération entre les différentes cultures et religions, ou en reconnaissance d’un travail social ou d’un engagement en faveur de la paix, des droits de l’homme et du développement, basé sur une conviction religieuse.
La fondation Niwano a expliqué son choix en saluant le combat de Rajagopal «pour la reconnaissance de l’égale dignité humaine de chaque homme et de chaque femme, sans distinction de caste ou de genre, qui suscite une grande admiration». Rajagopal P.V. s’est battu durant les cinquante dernières années pour les droits des plus pauvres et des marginalisés en s’inspirant des méthodes non-violentes de Mahatma Gandhi en Inde.
Rajagopal a notamment négocié la capitulation et la réhabilitation de gangs. Il a aussi cherché à éduquer la jeunesse au service des pauvres, et sachant que les plus démunis ont particulièrement besoin d’eau, de terres et de forêts, il s’est engagé à prendre soin de l’environnement. Son mouvement est parvenu à assurer les droits territoriaux d’environ 500 000 familles.
Né au Kerala le 6 juin 1948 dans une famille qui lui a enseigné les principes non-violents défendus par Gandhi, Rajagopal choisi d’utiliser seulement son prénom en public afin d’éviter d’être identifié à une caste en particulier.
«Dans beaucoup de régions du monde, les gens n’ont pas assimilé avec sérieux l’idée de la non-violence. Ils pensent que la guerre et la violence sont des moyens pour atteindre la paix», a expliqué Rajagopal dans un message en acceptant le prix. «À cette étape de l’histoire, nous voyons combien la paix entre les hommes et avec la nature reste insaisissable, mais elle demeure pourtant impérative», a-t-il poursuivi.
La fondation japonaise Niwano a été créée en 1978 par Nikkyo Niwano (1906-1999), afin de célébrer le 40e anniversaire de l’association bouddhiste Rissho Kosei-kai qu’il avait fondée. Nikkyo Niwano a été l’un des rares observateurs non-chrétiens au Concile Vatican II.
Le Prix Niwano a également diverses personnalités chrétiennes comme Dom Helder Camara, le cardinal Paulo Evaristo Arns, Le Père Elias Chacour, en Terre Sainte, Mgr Samuel Ruiz Garcia au Mexique, le théologien suisse Han Küng, ou le pasteur munib Younan, évêque luthérien de Jérusalem. (cath.ch/eda/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/le-prix-niwano-de-la-paix-decerne-a-un-indien/