La nonciature apostolique dans le pays, a indiqué à l’archevêque de Khinshasa le cardinal Ambongo, que sur décision romaine, les Frères Sébastien Cimanga wa Cimanga et Jean de Dieu Gumete Ngamboligbe sont démis de l’état clérical et renvoyés de l’ordre des prêcheurs. Il leur est également concédé la dispense du célibat sacerdotal.
Selon des sources dominicaines, le renvoi aurait comme cause le refus de ces deux religieux d’obéir au maître de l’ordre des dominicains qui leur demandait de libérer le presbytère de la paroisse Saint-Dominique de Limete en attendant que le litige qui les oppose au diocèse concernant sa gestion soit définitivement tranché par la justice.
Selon la presse congolaise, les deux prêtres sont accusés d’activités lucratives illicites, notamment la construction d’un supermarché à côté de l’église et de la grotte mariale de la paroisse, malgré l’opposition du conseil paroissial, et l’intervention de l’archevêque. Un fidèle de l’église a déclaré à Radio France Internationale qu’ils ont aussi ouvert une boîte nuit sur les lieux, ce qui est « un sacrilège ».
En octobre 2021, l’archidiocèse avait décidé, à travers un décret, de retirer l’animation pastorale de la paroisse aux deux religieux. En réaction à ce décret, le frère Gérard Timoner, maître de l’ordre des dominicains, avait adressé une missive au cardinal précisant que le terrain abritant cette paroisse ainsi que les bâtiments qui y sont construits étaient la propriété de la vice-province des dominicains et non du diocèse.
Le cardinal Ambongo répondait au maître de l’ordre en lui expliquant que l’objet de son décret ne portait pas sur les questions patrimoniales. Pour lui, dans une paroisse «le bien spirituel doit primer sur toute autre considération». «Or tel n’a pas été le cas dans la paroisse confiée aux pères dominicains depuis leur initiative de construire un supermarché devant l’église et à côté de la grotte mariale», avait-il insisté. Il avait par ailleurs souligné que cette initiative avait été prise contre l’avis du conseil paroissial et que c’étaient les fidèles qui avaient demandé l’intervention de l’autorité diocésaine.
Une réunion tripartite entre les évêques auxiliaires de Kinshasa, les Dominicains et les fidèles avait abouti à l’arrêt des travaux. Mais cet accord a été violé par les deux dominicains, qui les ont fait reprendre. Depuis 2022, ce désaccord a pris la voie judiciaire, mais les dominicaine ont été déboutés.
Lors de son récent voyage en RDC, le pape François avait été informé du problème. (cath.ch/ibc/mp)
Ibrahima Cisse
Portail catholique suisse
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