Le pontife souligne notamment le besoin pour les chrétiens de participer à la messe ou bien de lire la Bible, y compris avec l’aide d’internet. Il les invite aussi à ne pas se réfugier dans «une religiosité faite d’événements extraordinaires».
Mercredi prochain, le 22 février, commencera le Carême, un temps de 40 jours proposé par l’Église pour préparer les fidèles à la fête de Pâques qui célèbre la mort et la résurrection du Christ. Comme chaque année, le pape François envoie un message aux catholiques avant le Mercredi des Cendres afin de leur offrir une lecture de ce temps de conversion et de pénitence.
Alors que l’Église catholique est entrée depuis 2021 dans une vaste réflexion sur son avenir à travers le Synode sur la synodalité, le pape François a choisi d’intituler cette année son message : «Ascèse de Carême, itinéraire synodal».
Car pour le pontife, il est «bon de réfléchir sur cette relation qui existe entre l’ascèse de Carême et l’expérience synodale», écrit-il dans ce texte de deux pages. Prenant l’image de la randonnée, le pape voit dans les temps du carême et du synode «un chemin qui monte, qui exige effort, sacrifice, concentration, comme une excursion en montagne».
Il s’agit dans les deux cas de se «laisser conduire» par le Christ, «à l’écart et en hauteur», comme Jésus a pu le faire avec Pierre, Jacques et Jean dans le récit évangélique de la Transfiguration. Dans cet épisode, le Christ emmène ces trois disciples en haut du mont Thabor, en Galilée, pour une sorte de retraite spirituelle. Après l’effort de la marche, une fois arrivés au sommet, les trois disciples découvrent Jésus «transfiguré». Citant l’évangile de Matthieu, le pape explique : «Son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière».
Cette manifestation est pour le pape François «le but du chemin», à savoir, contempler le Christ «dans sa gloire». Et d’assurer que «la divine beauté de cette vision fut incomparablement supérieure à toute la fatigue que les disciples avaient pu accumuler pour monter au mont Thabor».
L’évêque de Rome en tire un enseignement pour le Carême et le Synode : «Il faut en montant tenir le regard bien fixé sur le sentier ; mais le panorama qui se déploie à la fin surprend et récompense par sa merveille». S’il reconnaît que le processus synodal est «souvent ardu» et qu’il peut décourager certains, il assure que ce qui attend l’Église à la fin «est sans doute quelque chose de merveilleux et de surprenant, qui nous aidera à mieux comprendre la volonté de Dieu et notre mission au service de son Royaume».
Pour parvenir à ce «sommet», le pape propose deux indications. D’abord : «écouter Jésus» à travers la lecture de l’Évangile et la participation à la liturgie. «Si nous ne pouvons pas toujours participer à la messe, lisons les lectures bibliques jour après jour, y compris avec l’aide d’internet», préconise le pape. Il souligne aussi que l’écoute du Christ passe aussi à travers celle des «frères et des sœurs dans l’Église.
Enfin, il demande de «ne pas se réfugier dans une religiosité faite d’événements extraordinaires, d’expériences suggestives, par peur d’affronter la réalité avec ses efforts quotidiens». Comme les disciples sont redescendus de la montagne, le pape François enjoint les catholiques à redescendre dans la plaine «et que la grâce dont nous aurons fait l’expérience nous soutienne pour être des artisans de synodalité dans la vie ordinaire de nos communautés».
Mercredi prochain, le pape célébrera la messe du Mercredi des Cendres dans la basilique romaine Sainte-Sabine, sur la colline de l’Aventin. À 16h30, une procession pénitentielle partira de l’église Saint-Anselme vers Sainte-Sabine, à environ 350 mètres de distance. Dans cette basilique, il présidera la messe durant laquelle il bénira et imposera les cendres sur le front des fidèles. (cath.ch/imedia/hl/mp)
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