Dans son discours, le pape s’est inspiré de l’étymologie du terme «éducation» en géorgien – «ganatleba» – qui dérive du mot lumière «et évoque le passage de l’obscurité de l’ignorance à la luminosité de la connaissance». À travers l’étude, a-t-il ajouté, «l’on peut parvenir, comme le récitait l’antique oracle de Delphes, à se connaître soi-même». Et cela «est aussi important pour la foi», a ajouté le pontife de 86 ans.
Tandis que «dans le monde s’épaississent les ténèbres de la haine, qui souvent proviennent de l’oubli et de l’indifférence», le pape a souligné que l’éducation était «indispensable pour la croissance d’un jeune, mais aussi d’une société». Il a alors cité l’avertissement de l’écrivain et poète Ilia Chavchavadze (11837-1907), père de la nation: «La chute du peuple commence là où finit la mémoire du passé».
Le pape a rendu hommage à la Géorgie qui «a toujours réussi à se relever et à resplendir», même lorsqu’elle a «subi des invasions et des dominations étrangères». «Je pense à ce morceau de terre qui vous a encore été enlevé», a glissé le pape durant l’audience, sans désigner nommément les conflits séparatistes notamment en Ossétie-du-Sud, sous influence russe.
En août 2008, suite à de nombreux accrochages avec des séparatistes proches de Moscou, la Géorgie avait attaqué l’Ossétie-du-Sud. Une offensive de la Russie avait fait perdre à la Géorgie le contrôle de cette région et de l’Abkhazie, représentant 20% de son territoire. Évoquant ses bons souvenirs du pays qu’il a visité en septembre 2016, le 266e pape a décrit un «peuple jovial et courageux, accueillant et amoureux de la vie», qui «a su cultiver une attitude positive, grâce à sa foi et sa culture, y compris dans les moments les plus sombres». Et de saluer aussi «l’humanisme typique géorgien», qui «mérite d’être apprécié ailleurs, avec son art, sa littérature, sa musique».
Au fil de son discours, le pape François a encouragé l’œuvre de l’institut dédié au diplomate géorgien Sulkhan-Saba Orbeliani, «une personne de grande culture et ouverture». Il a également rendu hommage au patriarche Elie II de Géorgie, catholicos de Église orthodoxe géorgienne. «Quand je suis un peu triste, j’écoute ses musiques et cela me fait du bien», a confié l’évêque de Rome à propos du patriarche compositeur. (cath.ch/imedia/ak/rz)
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