Le mariage sacré est une alliance entre un homme et une femme, peut-on lire dans la décision du Synode. Mais en même temps, le texte suggère de développer une «offre pastorale complète» pour accueillir les personnes LGBT.
A cette fin, des prières, des services religieux et des cérémonies de bénédiction spécifiques peuvent être introduits sur une base volontaire. Les couples de même sexe auraient ainsi la possibilité d’avoir une célébration à l’église après un mariage civil. Une refonte des directives pastorales sur le thème du mariage et de la sexualité est également prévue. .
Lors du synode, le débat sur l’attitude à adopter à l’égard des couples de même sexe a été controversé. Tandis que les représentants progressistes de l’Eglise ont exigé des réformes fondamentales, les tendances plus conservatrices ont défendu la vision traditionnelle du mariage et mis en garde contre des mesures allant trop loin.
«Nous ne sommes pas divisés, mais nous ne sommes pas d’accord – et c’est très douloureux», a déclaré le primat anglican Justin Welby dans un discours devant les membres du synode. Il leur a conseillé de ne pas se laisser influencer par des groupes de pression ou des personnes extérieures lors du vote, mais plutôt de se laisser guider par Dieu et les Saintes Ecritures.
Au final, le synode a approuvé les recommandations des évêques anglais, résumées dans une exhortation intitulée «Vivre dans l’amour et la foi». Toutefois, un nombre important de voix contraires s’est fait entendre. Dans le groupe des prêtres, sur 199 personnes, 85 ont voté contre les propositions. Parmi les 200 laïcs représentés, 92 ont rejeté le concept.
«Cela a été un long chemin avant d’en arriver là», a résumé Justin Welby. Bien que le résultat n’aille pas assez loin pour certains et beaucoup trop loin pour d’autres, l’archevêque de Canterbury s’est montré satisfait: «Pour la première fois, l’Eglise d’Angleterre accueillera publiquement, sans réserve et avec joie les couples de même sexe». Dans une déclaration finale, le synode général a reconnu que l’on avait «échoué» sur cette question ces dernières années.
Depuis 2014, les couples homosexuels peuvent se marier en Angleterre et au Pays de Galles. En 2013, la reine Elizabeth II avait signé une loi en ce sens. Les églises anglicane et catholique avaient alors protesté. En raison de divergences internes persistantes sur le sujet, l’Église d’Angleterre a entamé en 2017 un processus de consultation qui a abouti à la décision actuelle.
En marge du synode, l’Eglise d’Angleterre a également annoncé qu’un groupe d’experts internes à l’Eglise allait se pencher sur le «langage du genre». Il devra examiner s’il est toujours d’actualité de désigner Dieu dans les prières et les cérémonies liturgiques par les formes masculines «Il» ou «Père».
«Les chrétiens ont reconnu depuis l’Antiquité que Dieu n’est ni masculin ni féminin», peut-on lire dans une déclaration de l’Eglise. Cela ne s’est pas toujours traduit dans les services religieux. Il ne faut toutefois pas s’attendre à des décisions concrètes ou même à une modification de la liturgie dans un avenir proche, car il n’y a pas encore de consensus à ce sujet. (cath.ch/kna/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse
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