«Nous nous demandons avec inquiétude comment les attentes différentes, et en partie même contradictoires, qui se sont manifestées à Prague sur la manière dont un renouveau ecclésial peut se produire concrètement, peuvent également conduire à un processus de décision synodal commun. Cela ne sera possible qu’avec un renforcement de de la subsidiarité et de la responsabilité et des Églises locales», écrit la délégation dans sa déclaration.
Les participants listent une série de thèmes prioritaires à leur yeux: «En tant qu’Église, nous ne sommes crédibles que si nous postulons la participation des personnes homosexuelles sans les rejeter comme des pécheurs. Une véritable participation signifie ici aussi valoriser leurs relations et ne plus leur refuser la bénédiction de Dieu. L’exclusion des divorcés remariés est également incompatible avec la prise au sérieux de la situation des personnes concernées.»
La délégation relève ensuite «qu’Il ne peut y avoir de véritable égalité des sexes dans l’Église sans un accès égal de tous à tous les ministères de l’Église. La participation ne doit pas rester une simple rhétorique, mais elle est appelée à devenir une pratique.
«Écouter les jeunes signifie aussi remettre en question la tradition et leur donner de l’espace à leurs visions et à leurs préoccupations, et aussi les impliquer de manière systématique dans les processus de décision, poursuit la déclaration. Notre Église doit également élargir l’espace de sa tente pour accueillir les pauvres, les marginalisés et les réfugiés et permettre leur participation.»
La dernière revendication rappelle que «notre Église est responsable d’innombrables abus spirituels et sexuels. Elle doit assumer cette responsabilité en rendant compte de manière transparente, de la réparation partout où cela est possible et de mettre en place des structures ecclésiales qui empêchent de futurs abus.»
Réuni pendant cinq jours au prieuré de Wislikofen (AG) le groupe de dix femmes et hommes de toutes les régions linguistiques de la Suisse, d’âges et d’origines nationale différents, actifs dans des domaines très divers explique avoir vécu une belle expérience de dialogue autour des questions urgentes d’un renouveau de l’Église. Il espère «qu’il y aura beaucoup plus d’occasions de rencontres synodales de ce genre dans notre Église à l’avenir.»
«Nous avons vécu des journées intenses avec des rencontres fortifiantes et des expériences passionnantes pour lesquellesnoussommes très reconnaissants. Ce vécu est également une responsabilité pour tous les participants afin de poursuivre le processus de manière cohérente selon la sagesse de l’Église primitive:«Ce qui concerne tout le monde est discuté et décidé par tous.»
«Les expériences de ces derniers jours nous ont montré qu’une clarification de la compréhension de la synodalité est nécessaire rapidement. L’enjeu est non seulement de dialoguer ensemble, mais aussi de décider ensemble des mesures nécessaires. Nous sommes aussi appelés à clarifier quelles formes de liturgie sont appropriées pour une Église synodale et comment se façonne le principe hiérarchique de l’évêque et du prêtre.» conclut le texte. (cath.ch/com/mp)
La délégation suisse en ligne
Valentina Anzini, Pastorale Jeunesse, diocèse de Lugano, Renata Asal-Steger, Présidente de la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ), Mentari Baumann, Alliance catholique pour une même dignité, Claire Jonard, Pastorale Jeunesse et Vocations, Suisse romande, Marie-Antoinette Lorwich, Pastorale sociale et de rue, Église catholique du canton de Vaud, Marjan Marku, curé, diocèse de St-Gall, Soeur Luiza Milani, Pastorale des Albanais,Suisse orientale, Malika Schaeffer, Communication, Église catholique du canton de Vaud, Simon Spengler, Communication, Église catholique du canton de Zurich, Felix Terrier, prêtre, diocèse de Bâle. MP
Maurice Page
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