Le document – encore en cours de correction et d’élaboration – sera envoyé à Rome pour la suite du Synode sur l’avenir de l’Église ouvert par le pape François en octobre 2021. Ce texte, qui n’est pas programmatique, fait état des peurs et des doutes exprimés, entre le «risque de se soumettre à l’esprit du monde» ou de «diluer la doctrine», et les appels pressants à accueillir ceux qui se sentent «rejetés», comme les personnes homosexuelles ou les divorcés remariés. Les rédacteurs se font l’écho des appels à faire de la place aux femmes, y compris par un éventuel accès au diaconat, à impliquer davantage les laïcs mais sans «remplacer les prêtres».
Après la lecture en salle devant tous les participants, l’archevêque de Reims estime, comme la délégation française, que le texte ébauché est «très honnête». «Cela reflète très bien ce qui s’est dit, entendu, échangé, en nommant tous les points de réflexion qui demeurent encore». C’est «une bonne contribution pour la suite», ajoute Mgr de Moulins-Beaufort. Il rappelle que ce document n’a pas pour vocation d’être «un document final» du Synode, et que le travail «est encore à poursuivre».
Tout comme le Document pour l’étape continentale produit en novembre dernier par le secrétariat du Synode à Rome, ce texte cite abondamment les positions des pays. Pour le président de la CEF, cela permet de réaliser «que certaines demandes ou attentes sont portées par des voix qu’on n’attendait pas forcément» et finalement de «comprendre que nous convergeons vers une même attente, même si l’on part de points différents».
Sans faire l’impasse sur les «tensions» ressenties pendant ces journées, le brouillon invite à «la confiance». Pourtant, à ce stade, le synode est encore «assez confortable», estime Mgr de Moulins-Beaufort. En effet, «on n’est pas tenus d’arriver à une décision sur quoi que ce soit, donc cela donne beaucoup de liberté pour écouter les uns et les autres. On s’est vraiment écoutés, chacun a dit ce qu’il avait envie de dire».
Tandis que le brouillon du texte rapporte la suggestion de constituer un synode continental à rythme décennal, l’archevêque émet quelques suggestions pour cette méthode qui reste encore expérimentale. «Il a manqué, sans doute à cause du temps, d’un ou deux débats sur ce qui avait été dit, souligne-t-il. Par exemple, j’ai un peu regretté qu’hier, après avoir entendu le résultat des différents groupes en ligne [Quelque 500 personnes participaient en visioconférence, NDLR], on n’ait pas pris le temps de discuter ensemble des points qui paraissaient solides, ou plus discutables, etc. Cela pourrait être intéressant d’avoir un tour de groupe en ce sens.»
À présent, du 10 au 12 février, Mgr de Moulins-Beaufort réfléchira sur ces journées, avec les présidents des autres conférences épiscopales du Vieux continent. Si les lignes directrices de leur travail ne sont pas encore précises, les évêques ne vont «pas toucher à ce texte», assure-t-il. «Il ne s’agit pas de corriger, s’il y a quelque chose à dire, ce sera un autre document. Il y a beaucoup de respect du Peuple de Dieu dans sa diversité, dans sa variété».
Quant à l’avenir du Synode européen, l’archevêque de Reims souhaite voir «une seule Église unie par l’amour du Christ et le désir de le faire connaître». Il s’agit «de dire un peu plus ensemble pourquoi nous pensons que le Christ est nécessaire, dans le monde d’aujourd’hui (…) Cela manque un peu, glisse-t-il, on parle de mission sans approfondir, même si ce n’était pas l’objet ici». (cath.ch/imedia/ak/rz)
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