Anna Kurian à Prague, pour cath.ch
Tetiana Stawnychy a rencontré le pontife argentin à Rome, en mai 2022. «À la dernière minute une rencontre a été possible avec ma collègue de Caritas Spes, le bras latin de Caritas en Ukraine, raconte-elle. Le pape nous a reçues durant une demi-heure. C’était une rencontre très humaine, le pape était très accessible.»
Selon l’Ukrainienne, le pape «veut venir» dans le pays en guerre, mais «il attend le moment juste». «Sa présence porte une grâce et je crois que cela pourrait aider sur le cours des événements. C’est un père qui viendrait», ajoute-t-elle.
Dans l’avion de retour du Soudan du Sud, le 5 février, le pape François a précisé devant les journalistes qu’il entendait se rendre à la fois en Ukraine et en Russie. «Je suis ouvert à une rencontre avec les présidents, celui de l’Ukraine et celui de la Russie», a-t-il déclaré, en ajoutant: «Si je ne suis pas allé à Kiev, c’est parce que ce n’était pas possible pour le moment d’aller à Moscou.»
Tetiana Stawnychy est arrivée à la tête de Caritas Ukraine – qui fédère les diocèses gréco-catholiques, et dont le siège se situe à Lviv – en juillet 2021, quelques mois avant le début de l’invasion russe. À Prague, au milieu des délégués des 39 conférences épiscopales de l’Europe, elle porte son pays en souffrance. «Je porte beaucoup de l’Ukraine. Une expérience profonde de cette dernière année, mais encore plus que cette dernière année. Je porte la douleur, je la sens fortement». Et pour la présidente, cette douleur est importante parce que «c’est réel».
La représentante de Caritas Ukraine constate une grande solidarité dans son pays face à «l’ampleur des besoins». Au sein de l’Église gréco-catholique, précise-t-elle, «nous avons 42 centres de Caritas et 448 paroisses qui ont été impliqués dans la réponse». À travers ce réseau, «nous avons pu aider 2,7 millions de personnes, c’est énorme», souligne-t-elle.
Tendre la main dans ces situations de destruction est nécessaire aussi pour soi, martèle Tetiana Stawnychy. «En aidant quelqu’un d’autre, nous nous aidons aussi nous-mêmes. C’est une question de guérison, cela aide à être plus intégré, à rester debout, à être plus résilient et à faire face au jour suivant».
Et la présidente de confier: «L’une des personnes accueillies, devenue ensuite volontaire, m’a confié qu’elle avait tout perdu, en 2014 et à nouveau en 2022. Son cœur était brisé, mais elle m’a dit: «À chaque fois que j’aide quelqu’un d’autre, c’est comme si un fragment de mon coeur se remettait». C’est un témoignage du sens de la vie.» (cath.ch/imedia/ak/bh)
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