Né en 1943 dans la province italienne d’Alessandria, Domenico Calcagno est entré au petit séminaire en 1954 à l’âge de 11 ans. En 1962, alors qu’est lancé le Concile Vatican II, il est envoyé à Rome pour étudier à l’Université pontificale grégorienne, où il fait un doctorat en théologie dogmatique. Ordonné prêtre en 1967, il exerce différentes missions dans son diocèse de Gênes, où il sera notamment chargé de l’organisation de la première visite de Jean Paul II dans la capitale de la Ligurie en 1985.
Il sera ensuite envoyé à Rome pour travailler au siège de la Conférence épiscopale italienne, comme directeur du Bureau national pour la coopération missionnaire entre les Églises. Il enseigne aussi à l’Université urbanienne de la capitale de 1992 à 2002.
Jean Paul II le nomme évêque de Savone-Noli en 2002, siège qu’il quitte en 2007 quand Benoît XVI appelle au Vatican ce proche de son cardinal secrétaire d’État Tarcisio Bertone pour qu’il devienne secrétaire de l’Administration du patrimoine du Siège apostolique (APSA) – détentrice d’un patrimoine de 10 milliards d’euros –, avec rang d’archevêque. Le pape allemand le nomme président de cette «banque publique» du Vatican quatre ans plus tard et le crée cardinal en 2012.
Au moment du conclave de 2013, une pétition est lancée par une association de victimes d’abus pour empêcher sa participation à l’élection du futur pape. Le cardinal Calcagno est en effet accusé d’avoir couvert un prêtre pédophile dans son ancien diocèse de Savone.
Sa gestion financière sera également mise en cause. Sous le pontificat de François, il est visé par une enquête pour malversation demandée par son successeur à Savone. Il aurait approuvé la stratégie des dirigeants d’un Institut pour prêtres, accusés de malversation dans des opérations immobilières de plusieurs millions d’euros.
Ce passionné de chasse et de tir, collectionneur d’armes surnommé ironiquement ‘Mgr Rambo’, le cardinal Calcagno a été progressivement marginalisé par le pape François. Au sein du Vatican, il entame à la même époque un bras de fer avec le cardinal George Pell, chargé de la réforme des finances vaticanes, qui doit lui rappeler dans une lettre que l’APSA «n’a aucune autorité ni prérogative pour demander au Saint-Siège et aux entités du Vatican de se soumettre à des activités d’audit».
Après l’avoir malgré tout conservé en poste jusqu’en 2018, le pape François accepte sa démission moins de cinq mois après ses 75 ans. Le pontife aurait manifesté son mécontentement quant à sa gestion des finances du Vatican. C’est désormais déchargé de toutes ses prérogatives qu’il a pu observer la restructuration de l’APSA menée par le pape François entre 2020 et 2022. L’anniversaire du cardinal Calcagno réduit à 123 le nombre de cardinaux électeurs, parmi lesquels 16 Italiens. Avec les 100 cardinaux non électeurs, le Sacré Collège compte 223 membres au total. (cath.ch/imedia/cv/ak/rz)
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