«Dans votre pays (…) on a l’impression que la terre entière respire», a déclaré le pape à son arrivée à Kinshasa. Tout en louant les beautés naturelles du Congo, il a déploré l’exploitation abusive de ses ressources. «Si la géographie de ce poumon vert est riche et variée, l’histoire n’a pas été aussi généreuse. Tourmentée par la guerre, la RDC continue de subir à l’intérieur de ses frontières des conflits et des migrations forcées, et à souffrir de terribles formes d’exploitation, indignes de l’homme et de la création». «Retirez vos mains de la République Démocratique du Congo, retirez vos mains de l’Afrique! Cessez d’étouffer l’Afrique: elle n’est pas une mine à exploiter ni une terre à piller», a martelé le pontife.
Un appel salué par les militants locaux pour l’environnement, relève l’Associated Press le 2 février 2023. Les écologistes congolais voient dans la visite papale une nouvelle occasion de souligner les menaces qui pèsent sur la biodiversité du pays et les objectifs climatiques mondiaux. Mbong Akiy Fokwa Tsafack, de Greenpeace Afrique, a relevé que les buts des militants étaient conformes à la position de l’Église catholique, exposée notamment dans l’encyclique Laudato si’ (2015). «La création humaine a la responsabilité morale de prendre soin de la nature et de ne pas la détruire… il est de notre responsabilité collective d’inverser le déclin de la nature», a-t-elle déclaré.
Une partie de la forêt tropicale congolaise est en effet mise aux enchères pour l’exploitation du pétrole et du gaz. Les militants prévoient de présenter une pétition demandant au pape, qui est au Congo jusqu’au 3 février, de plaider auprès du gouvernement l’arrêt des projets d’extraction de combustibles fossiles et la mise en priorité des énergies renouvelables.
Le président congolais Felix Tshisekedi a déclaré le 31 janvier que tous les projets impliquant des ressources naturelles dans le pays nécessitaient «une étude sérieuse et préliminaire de l’impact environnemental», tout en soulignant que ce sont les nations plus riches qui sont responsables du changement climatique. Le bassin du Congo, la plus grande tourbière du monde, est un important puits de carbone car il absorbe de grandes quantités de CO2. D’autres zones menacées, comme le parc national des Virunga, à l’est du pays, sont considérées comme d’importants points chauds de la biodiversité. (cath.ch/ap/ag/arch/rz)
Raphaël Zbinden
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