«Un nouveau document sur la liturgie préconciliaire serait déjà prêt à être signé au Vatican», affirme le 26 janvier 2023 le site allemand katholisch.de. Après Traditionis custodes (2021), le document devrait mettre encore plus de limitations à la forme extraordinaire du rite romain, en cours avant le Concile Vatican II (1962-1965).
Des informations que le média germanophone prend toutefois avec des pincettes. Car les rumeurs, qui ont émergé dans les milieux traditionalistes, reposent sur des témoignages de deuxième voire de troisième main, particulièrement incertains. Ces mêmes milieux traditionalistes avaient pourtant déjà justement annoncé l’arrivée du motu proprio Traditionis custodes, même si les éléments disponibles étaient alors plus précis.
Réalistes ou pas, des détails assez concrets sur les nouvelles restrictions se sont faits jour. On s’attend par exemple à ce que le décret stipule qu’aucune église ne pourra célébrer exclusivement ou chaque dimanche la messe préconciliaire. Jusqu’à présent, seule l’interdiction de célébrer la messe préconciliaire dans les églises paroissiales est en vigueur. Il serait également question d’une interdiction explicite d’administrer des sacrements autres que l’eucharistie sous la forme préconciliaire. Le nouveau document pourrait en outre interdire aux prêtres de célébrer uniquement dans la forme extraordinaire.
Malgré la faiblesse des faits, «la nervosité demeure» dans les cercles conservateurs, note katholisch.de. Selon certains, sachant l’affection portée par Benoît XVI à cette liturgie, François aurait pu attendre le décès de ce premier pour achever le démantèlement du «rite tridentin».
Certains cardinaux trouveraient la mise en œuvre de Traditionis custodes trop lente et indulgente. Trop d’évêques ne mettraient en œuvre qu’avec hésitation et réticence les restrictions liturgiques. Un nouveau document plus explicite pourrait donc augmenter la pression sur les récalcitrants.
«La vieille messe» compte effectivement un certain nombre «d’ennemis» au sein de la Curie. L’un des plus éminents étant le préfet du Dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements lui-même, le cardinal Arthur Roche. Dans un document de décembre 2022, il a répété son aspiration à une unification liturgique devant représenter l’unité de l’Eglise. «La messe actuelle, avec une sélection plus riche de prières et de lectures de l’Écriture, reflète et renforce la compréhension que l’Église a d’elle-même en tant que peuple de Dieu», écrit notamment le prélat britannique. «Ce qui nous a été donné par le concile, qui a catégorisé, concrétisé l’enseignement de l’Eglise sur elle-même et sa compréhension du rôle des baptisés et de l’importance de l’Eucharistie et de la vie sacramentelle, n’est pas sans signification pour l’avenir de l’Eglise», déclare-t-il. Le cardinal Roche assure dans le même temps que «la promotion de la liturgie d’avant Vatican II comme étant en quelque sorte plus sainte ou plus priante que la liturgie actuelle n’est pas fondamentalement un problème liturgique, mais un problème ecclésial». (cath.ch/katholisch/ag/arch/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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