Le pape accepte la renonciation du cardinal Maradiaga

Le pape François a accepté la renonciation du cardinal Oscar Maradiaga à la tête de l’archidiocèse de Tegucigalpa, capitale du Honduras, annonce le Saint-Siège le 26 janvier 2023. L’influent cardinal, âgé de 80 ans depuis le 29 décembre dernier – et qui ne participera donc pas au prochain conclave – était à la tête de ce diocèse depuis 30 ans.

Membre des salésiens, le Hondurien Oscar Maradiaga été ordonné en 1970. Il a par la suite étudié à Rome et en Autriche. Il a commencé sa mission au Guatemala, devenant très jeune recteur de l’Université Francisco Marroquin, à Guatemala City. Cet esprit curieux, titulaire d’un brevet de pilote d’avion, a également enseigné la musique, la physique et la chimie pendant ces années.

En 1978, quelques jours à peine après l’élection de Jean Paul II, il a été nommé évêque auxiliaire de Tegucigalpa, la capitale de son pays. Entre 1981 et 1984, il est aussi devenu administrateur du diocèse de Santa Rosa de Copan.

Une semaine après avoir célébré son 50e anniversaire, en 1993, le pape polonais lui a confié les rênes de Tegucigalpa, qu’il gardera en mains pendant 30 ans, dépassant même l’âge de la retraite canonique – 75 ans – de cinq ans avant que le pape François n’accepte sa renonciation.

Engagements et controverses

À la tête de l’archidiocèse, le Hondurien a pris une nouvelle dimension. Excellent linguiste, parlant l’anglais, l’italien, le français, l’allemand et le portugais, il a été très à l’aise sur la scène internationale et avec les milieux politiques. On lui a cependant reproché son ingérence dans les questions politiques, notamment d’avoir soutenu le coup d’État contre le président Manuel Zelaya en 2009 en l’accusant de corruption.

Lui-même sera mis en cause dans une affaire financière concernant sa gestion de fonds alloués à l’Université catholique de Tegucigalpa. On lui reprochera aussi d’avoir protégé son évêque auxiliaire, Juan José Pineda Fasquelle, contraint de démissionner en 2018 pour violences sexuelles sur des séminaristes.

En tant qu’archevêque, Mgr Maradiaga s’est engagé dans le domaine humanitaire – lutte contre la pauvreté et les catastrophes naturelles – mais aussi dans les conflits qui rongent les pays d’Amérique centrale. Il se dit proche de la théologie de la libération sans se reconnaître dans ses dérives doctrinales. De 2007 à 2015, il a été à la tête de la Caritas Internationalis, l’organe humanitaire central de l’Église catholique.

Très proche du pape François

De 1995 à 1999, Mgr Maradiaga a aussi été à la tête de la très influente CELAM, conférence épiscopale des pays d’Amérique latine, ce qui lui a permis à l’époque de rencontrer Mgr Jorge Mario Bergoglio, archevêque de Buenos Aires. Il a d’ailleurs été créé cardinal lors du même consistoire que le futur pape François, le 1er février 2001, devenant alors le premier cardinal de son pays.

Lors du conclave de 2005, il aurait récolté 3 voix en sa faveur. Avant celui de 2013, il sera vu par beaucoup comme un papabile. Pendant ce dernier conclave, il aurait été l’un des artisans du succès de la ›candidature’ du cardinal Bergoglio. Une fois élu, le pape François en a fait un de ses plus proches conseillers, le nommant au sein du conseil des cardinaux chargé de l’accompagner dans sa réforme de la Curie romaine.

Le pape François lui a choisi comme successeur à Tegucigalpa le Père José Vicente Nacher Tatay, un missionnaire lazariste espagnol de 60 ans qui est le supérieur de la Congrégation des Missions au Honduras. (cath.ch/imedia/cd/rz)

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