Au fil du texte, le pontife distille ses recommandations pour une bonne communication, invitant en premier lieu à « purifier son propre cœur ». La véritable écoute, écrit-il, demande de se mettre « sur la même longueur d’onde » que l’autre, plutôt que de « juger par ouï-dire », et de ne pas « violer » sa liberté. Il prône aussi la « gentillesse » comme « antidote à la cruauté ».
Le pape égratigne « le bruit indistinct dans le domaine de l’information », la « désinformation qui falsifie et instrumentalise la vérité », ou encore toute communication « hostile ». Il souhaite que les médias ne nourrissent pas « un ressentiment qui exaspère, génère de la colère et mène à la confrontation », mais aident « à réfléchir calmement, à décrypter (la réalité), avec un esprit critique et toujours respectueux ».
Pour le pape, la communication « avec le cœur » est nécessaire à « une heure sombre où l’humanité craint une escalade de la guerre ». Sans citer spécifiquement l’Ukraine, il exhorte à « endiguer au plus vite » cette escalade, « y compris au niveau de la communication ». « On est consterné d’entendre avec quelle facilité sont prononcés des paroles appelant à la destruction de peuples et de territoires », déplore le 266e pape, s’attristant que ces propos « se transforment souvent en actions guerrières d’une violence féroce ».
Le pape François appelle à rejeter « toute rhétorique belliqueuse » et « toute forme de propagande qui manipule la vérité, la défigurant à des fins idéologiques ». Au lieu de cela, les communicants doivent être « audacieux et créatifs, prêts à prendre des risques pour trouver un terrain d’entente où se rencontrer ».
Dans l’Église, l’évêque de Rome appelle de ses vœux « une communication qui embrase les cœurs, qui soit un baume sur les blessures et qui éclaire le chemin de nos frères et sœurs ». « Je rêve d’une communication ecclésiale qui sache se laisser guider par l’Esprit Saint, douce et en même temps prophétique, qui sache trouver de nouvelles formes et modalités » pour l’annonce de l’Évangile, confie-t-il.
Le pape donne aux communicants l’exemple de saint François de Sales, auquel il a consacré sa lettre apostolique Totum amoris en décembre dernier, 400 ans après sa mort. À l’occasion du centenaire de sa proclamation comme patron des journalistes catholiques par Pie XI le 26 janvier 1923, le pontife argentin salue un « intellectuel brillant, écrivain prolifique, théologien d’une grande profondeur ».
L’évêque de Genève au début du XVIIe siècle, « dans des années difficiles marquées par de vives disputes avec les calvinistes », a su faire preuve de « douceur », d’ « humanité », de « disposition à dialoguer patiemment avec tout le monde », souligne le pape François. Et de citer une de ses déclarations les plus célèbres, « le cœur parle au cœur », qui « a inspiré des générations de fidèles, dont saint John Henry Newman qui en a fait sa devise, Cor ad cor loquitur« . (cath.ch/imedia/ak/mp)
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