Faisant partie du cercle des critiques acerbes du pontife argentin, l’ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (*) n’y va pas par quatre chemins: sur le site conservateur américain Lifesitenews, il affirme qu’avec ce livre, il veut aider les personnes qui ont un problème avec le pontificat du pape François, ajoutant que «le pape n’a aucun contact téléphonique avec le Saint-Esprit».
Le cardinal Müller, critique la manière dont le pape François gère des dossiers sensibles et s’inquiète de la «confusion doctrinale» qui règne autour du synode sur la synodalité. Le prélat allemand affirme qu’il existe à la Maison Sainte Marthe, la résidence où le pape François a choisi de vivre, un «cercle magique» qui décide de tout, même des nominations.
«Il y a une sorte de cercle magique qui gravite autour de Sainte Marthe, formé de personnes qui, à mon avis, ne sont pas préparées d’un point de vue théologique», affirme l’ancien préfet de la doctrine de la foi.
Des conseillers du pape appartenant à ce «cercle magique» exerceraient une influence sur les questions importantes de personnel et sont coresponsables des décisions fondamentales de politique ecclésiastique et de théologie. Selon le cardinal allemand, il existe un flux parallèle d’informations à côté de l’appareil officiel de la Curie, ajoutant que «les canaux institutionnels sont malheureusement de moins en moins consultés par le pontife».
Le cardinal Müller affirme encore que le pape François aurait violé à plusieurs reprises des principes juridiques. Lors de la poursuite d’auteurs d’abus, le pontife argentin aurait épargné des amis personnels et il lui serait arrivé de gracier des prêtres accusés ou condamnés lorsqu’un dignitaire ami prenait leur défense. A l’inverse, il en aurait tout simplement déposé d’autres, comme le cardinal Angelo Becciu, «sans procès équitable».
Au sujet de sa propre mise à la retraite en 2017, le cardinal Müller affirme que les amis latino-américains du pape l’auraient injustement présenté sous un jour négatif. En arrière-plan, les préjugés de certains évêques latino-américains, qui défendaient une ligne plutôt pastorale et méprisaient la théologie européenne, ont joué un rôle, affirme-t-il. On l’aurait accusé d’être inflexible sur les questions dogmatiques: «Ils me voyaient comme un professeur allemand têtu qui voulait même donner des leçons au pape. Mais tout cela était inventé. Je n’ai fait que défendre les règles».
Le cardinal allemand critique aussi dans son livre les décisions du pape d’interdire largement l’ancienne forme latine de la messe, la réforme de la curie, l’extension de la constitution synodale et l’accord secret avec le gouvernement communiste en Chine. (cath.ch/messagero/lifesitenews/be)
(*) Nommé préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi par Benoît XVI le 2 juillet 2012, le cardinal Müller était arrivé au terme de son mandat de cinq ans, que le pape François n’avait pas renouvelé en 2017.
Jacques Berset
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