Le cardinal Angelo Bagnasco n’est plus cardinal électeur

Le cardinal Angelo Bagnasco a fêté ses 80 ans le 14 janvier 2023, perdant donc ses droits à participer à un prochain conclave. L’archevêque émérite de Gênes, créé cardinal par Benoît XVI en 2007, a été le président de la Conférence épiscopale italienne durant une décennie, de 2007 à 2017. Le Sacré Collège compte désormais 124 cardinaux électeurs et 99 non électeurs, soit un total de 223 membres.

Né le 14 janvier 1943 de parents génois mais réfugiés à Brescia – la ville de Giovanni Battista Montini, le futur Paul VI – en raison de la Seconde Guerre mondiale, Angelo Bagnasco est entré au séminaire très jeune, à Gênes, avant d’être ordonné prêtre à 23 ans.

Particulièrement investi dans le monde de l’éducation, il assume entre 1975 et 1996 diverses charges d’enseignement, notamment comme professeur de métaphysique et d’athéisme contemporain – un de ses sujets favoris – auprès de la faculté théologique d’Italie du nord, ainsi qu’assistant diocésain de la Fédération des universitaires catholiques italiens (Fuci) et assistant des scouts. Il a aussi travaillé au sein du Bureau de la catéchèse et de la pastorale scolaire de la Ligurie et, à la même époque, été directeur spirituel au séminaire de Gênes. 

Président de la CEI

En 1998, Jean Paul II le nomme évêque de Pesaro – siège sur lequel il devient archevêque quand le diocèse est élevé au rang d’archevêché en 2000. Il est très vite investi au sein de la Conférence des évêques d’Italie comme président du conseil d’administration du quotidien L’Avvenire, au sein de la commission pour l’éducation et de la commission pour la culture.

En 2003, il devient l’évêque aux armées pour trois ans. Puis en 2006, il est nommé archevêque de son diocèse d’origine, Gênes, succédant au cardinal Tarcisio Bertone qui vient d’être nommé secrétaire d’État par Benoît XVI. 

Le pape allemand le pousse à prendre la présidence de la Conférence épiscopale italienne en 2007, et, la même année, le ›cardinalise’. Il est confirmé à la tête de la CEI en 2012. Très actif aussi au sein du Conseil des Conférences épiscopales d’Europe, il est le deuxième italien à en devenir le président (2016-2021) après le cardinal Martini. 

En porte-à-faux avec François

Cependant, à l’arrivée du pape François, ce prélat considéré comme le septième homme le plus influent d’Italie par un classement, se trouve en porte-à-faux avec le pontife argentin. Ses positions plutôt conservatrices, sa propension à s’engager fortement dans le débat public – notamment sur la question des unions civiles, de la famille ou de la fin de vie – se trouvent en décalage par rapport à la ligne de François, moins frontale, qui désavoue parfois même ses propos à mots couverts. 

Le 27 mai 2017, il reçoit toutefois le pontife argentin en visite pastorale dans ce diocèse au clergé réputé conservateur, marqué par le long épiscopat du cardinal Giuseppe Siri, qui dirigea ce diocèse de 1946 à 1987 et incarna une ligne sceptique face aux orientations du Concile Vatican II, tout en demeurant loyal vis-à-vis des papes successifs.

Quatre autres cardinaux italiens auront 80 ans en 2023

En 2020, à 78 ans, le cardinal Bagnasco se retire du gouvernement du diocèse de Gênes et en 2021, quitte la présidence du Conseil des Conférences épiscopales d’Europe, entamant une retraite plus silencieuse. Après le décès du pape émérite Benoît XVI le 31 décembre dernier, le cardinal Bagnasco avait appelé à ce que le pontife allemand soit rapidement déclaré docteur de l’Église. 

Quatre autres cardinaux italiens doivent atteindre le seuil des 80 ans cette année: Domenico Calcagno le 3 février, Crescenzio Sepe le 2 juin, Giuseppe Versaldi le 30 juillet et Angelo Comastri le 17 septembre. (cath.ch/imedia/cv/rz)

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