Cette démission, qui intervient moins de deux ans après l’arrivée du prêtre français, est motivée par «la difficulté avérée de conjuguer cette charge avec les obligations découlant de sa fonction de président l’Institut pontifical de Théologie Jean-Paul II pour les sciences du mariage et de la famille».
L’ancien recteur de l’Institut catholique de Paris est arrivé à Rome en 2021 pour prendre la tête de l’Institut pontifical Jean-Paul II. L’ambassade de France près le Saint-Siège avait dans la foulée nommé ce diplômé d’HEC administrateur des Pieux établissements, après le départ du Père Michel Kubler.
En plus de l’administration des cinq églises françaises dans la capitale italienne, «les Pieux» – surnom donné par les Français de Rome à la fondation de droit privé italien – gèrent un parc immobilier de 140 appartements dans la capitale italienne.
«L’ambassade de France près le Saint-Siège a pu apprécier le très grand professionnalisme et l’exceptionnel engagement déployés par Mgr Bordeyne», souligne le communiqué qui relève «les importantes réformes engagées lors de sa mission».
Avant l’arrivée de Mgr Bordeyne à Rome, les «Pieux» avaient fait l’objet d’une polémique concernant la gestion d’une salarié embauchée par la structure en 2004 et qui réclamait le règlement de cotisations sociales impayées.
«Des réformes ont été menées pour que ce genre d’affaires ne puissent plus se reproduire », confie Mgr Bordeyne à I.MEDIA. Sous son mandat, et avec Pierre-Louis Bertina – ex PDG d’Alstom Ferroviaria en Italie et trésorier des Pieux depuis juillet 2021 -, un directeur administratif a été embauché, ainsi qu’une directrice du patrimoine et une chargée de communication. «Je crois pouvoir dire que les Pieux établissements se sont professionnalisés, en se dotant d’un plan stratégique capable de répondre aux missions de cette très ancienne institution», explique le prêtre de 63 ans.
Les quelque 5 millions d’euros générés par l’exploitation du parc immobilier doivent permettre d’entretenir les communautés religieuses qui desservent les cinq églises françaises à Rome, d’assurer l’accueil des pèlerins francophones à Rome, de contribuer au rayonnement de la France et de la francophonie et de financer des œuvres de charité. Ainsi, des partenariats avec la Caritas Roma et San’Egidio ont récemment été tissés, et 40’000 euros ont été versés aux ›pauvres du pape’ via le dicastère pour la Charité piloté par le cardinal Konrad Krajewski.
Les recettes sont en outre investies dans la rénovation du patrimoine des églises françaises de Rome (environ 1,2 million l’an passé) ainsi que du parc immobilier (environ un million d’euros).
«Je quitte une très belle institution dont la France et l’Église peuvent être fières», confie encore Mgr Bordeyne, qui confirme à I.MEDIA qu’il lui fallait faire le choix de se consacrer pleinement à l’Institut Jean-Paul II, «une structure petite mais mondiale», précise-t-il, indiquant d’ailleurs qu’il devra se déplacer en Inde à la fin du mois.
La démission de Mgr Bordeyne prendra effet le 1er mars prochain. L’ambassade de France près le Saint-Siège n’a pour l’heure pas communiqué le nom du futur administrateur. (cath.ch/imedia/hl/bh)
I.MEDIA
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