Au lendemain des obsèques du pape Benoît XVI célébrées place Saint-Pierre, le pape François a présidé la messe en la solennité de l’Épiphanie, cette fête qui célèbre les trois mages venus d’orient pour adorer l’enfant Jésus à Bethléem. Comme ces Rois Mages, l’homme, a souligné le pontife dans son homélie, est appelé à suivre une « aventure fascinante » qui le mène à Dieu. « Le but de toute chose n’est pas d’atteindre un objectif personnel ni de recevoir de la gloire pour soi-même, mais de rencontrer Dieu et de se laisser embrasser par son amour », a-t-il insisté.
Pour cela, le pape a appelé à suivre le chemin de la foi, qui « commence lorsque, avec la grâce de Dieu, nous faisons place à l’inquiétude qui nous tient éveillés ». L’étoile qui indique aux mages la présence de la crèche « représente la tension vers le transcendant qui anime le voyage des civilisations et la recherche incessante de notre cœur », a-t-il expliqué.
Pour le pontife, le questionnement sur sa foi, qui doit animer tout chrétien, ne peut cependant se faire dans des « espaces neutres ». Citant le cardinal Carlo Maria Martini, il a enjoint au contraire à habiter « les espaces inconfortables de la vie » : la confrontation à l’autre et aux difficultés et souffrances de la vie, mais aussi le silence du doute.
François a mis en garde contre le « coffre-fort du confort » et les « tranquillisants de l’âme » qu’offre notre époque – consommation, plaisir, ou encore « l’idolâtrie du bien-être» – qui viennent éteindre tout questionnement. « Si les Mages avaient fait ainsi, ils n’auraient jamais rencontré le Seigneur», a-t-il assuré.
Ce questionnement, a encore insisté le pape, va de pair avec un « cheminement continu et un dialogue constant » avec Dieu parce que « la foi ne croît pas si elle reste statique». Il a encouragé chacun à ne pas confiner sa foi dans une dévotion personnelle ou entre les murs des églises.
S’appuyant sur l’homélie que Benoît XVI avait prononcée le 6 janvier 2013, soit près d’un mois avant l’annonce de sa renonciation, le pape François a expliqué que le cheminement extérieur des Mages était une expression de leur cheminement intérieur, du pèlerinage intérieur de leur cœur. Et de poursuivre par ses propres mots : «Ils s’aventurent dans un voyage risqué qui ne prévoit pas à l’avance de routes sûres ni de cartes définies. Ils veulent savoir qui est le Roi des Juifs, où il est né, où ils peuvent le trouver».
Sortant de ses notes, il a exhorté les fidèles à ne pas avoir peur de suivre le chemin des mages, le parcours de tous les saints de l’histoire. Une route qu’il a finalement résumée par cette formule : « Recevoir l’inquiétude, se mettre en marche et adorer ». (cath.ch/imedia/cd/hl/mp)
I.MEDIA
Portail catholique suisse