Le prélat allemand a insisté sur le fait que le phénomène observé en 2005 lors des obsèques de Jean-Paul II ne pouvait être répété. La foule avait massivement demandé la canonisation rapide du pontife polonais, «quelque chose d’unique dans l’histoire de l’Église».
«Cela a été un jour très touchant pour l’Église allemande et bien entendu pour le monde», a cependant insisté spontanément l’évêque de Limbourg à propos de la messe de funérailles de son compatriote. Il a mis en avant les moments de prière en silence. «C’est quelque chose qui sans doute aurait fait très plaisir au pape émérite.»
L’évêque allemand a aussi assuré que le défunt pape aurait apprécié l’homélie du pape François, expliquant qu’il s’agissait plus d’un hommage à sa spiritualité que d’un texte sur la personne. Il a noté que le pape argentin avait cité quatre fois Benoît XVI dans son homélie.
Mgr Bätzing s’est plus généralement réjoui d’avoir participé à une célébration «à la fois simple et grandiose». Il a rappelé que la présence de 50’000 personnes, contre environ un million pour Jean Paul II en 2005, faisait partie du style simple propre au défunt pontife mais résultait aussi de son statut de pape émérite. «Je n’ai pas trouvé qu’il y avait peu de monde.»
Le président de la conférence des évêques d’Allemagne a par ailleurs rejeté toute polarité qui opposerait derrière François et le défunt pontife les «progressistes et traditionalistes ». Pour lui, les deux ont eu à cœur le développement de l’Église. Il a cependant insisté sur le fait que le style de l’actuel pape prônant une plus grande synodalité était «le chemin à suivre» pour l’avenir de l’Église.
Interrogé sur l’avenir du secrétaire du pape Benoît XVI, Mgr Georg Gänswein, notamment pour savoir s’il était envisageable qu’il soit nommé évêque en Allemagne, Mgr Bätzing a expliqué que cette décision concernait l’intéressé et le dicastère pour les Évêques à Rome. Il a tenu à remercier Mgr Gänswein pour son service auprès de Benoît XVI.
Concernant les déclarations de Mgr Gänswein selon laquelle Benoît XVI a été blessé par le Motu proprio Traditionis custodes en 2021, l’évêque de Limbourg a noté que le défunt pontife avait eu «à cœur de dialoguer avec les parties les plus traditionalistes de l’Église». Il a néanmoins soutenu le pape François, soulignant le risque qu’il y a à avoir trop de rites différents et rappelant la nature conciliaire du rite actuel. (cath.ch/imedia/cd/mp)
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