«Je voudrais que nous nous joignions à ceux qui, ici près de nous, rendent hommage à Benoît XVI», a dit le pape à la foule qui remplissait la Salle Paul VI du Vatican. Depuis le 2 janvier, des dizaines de milliers de fidèles sont venus se recueillir devant la dépouille du défunt exposée dans la basilique Saint-Pierre.
Le pape François a rendu hommage à «un grand maître de la catéchèse», saluant «la pensée vive et courtoise» du pape émérite, «qui n’était pas autoréférentielle, mais ecclésiale, car il voulait toujours nous accompagner vers la rencontre avec Jésus». Des paroles qui ont déclenché des applaudissements fournis de l’assemblée, où l’on entendait certains crier le nom du pape défunt.
«Jésus, le Crucifié ressuscité, le Vivant et le Seigneur, est le but vers lequel le pape Benoît nous a conduits, en nous prenant par la main», a poursuivi le pontife argentin, avant de souhaiter : «Qu’il nous aide à redécouvrir dans le Christ la joie de croire et l’espérance de vivre».
En s’adressant aux pèlerins de langue allemande, le pape a évoqué «notre cher défunt Benoît XVI», lui qui assurait que «celui qui croit n’est jamais seul». «Qui a Dieu a de nombreux frères et sœurs», a ajouté le pontife, faisant observer que «ces jours-ci, nous expérimentons que la communauté de foi est universelle et qu’elle ne finit pas avec la mort».
Le pape François a conclu son cycle de catéchèses consacré au thème du discernement. Invitant le croyant à «ne pas marcher seul», il a vanté les mérites d’un accompagnateur spirituel pour sa vie de foi.
Dans sa méditation, l’évêque de Rome a encouragé le chrétien à ne pas «se regarder tout seul dans le miroir», de crainte de «fantasmer». Et de citer un dicton de la sagesse africaine affirmant que «si tu veux arriver rapidement, marche seul; si tu veux arriver sûrement, marche avec les autres».
Se faire accompagner, permet de démasquer les paralysies intérieures. Il a conseillé spécialement de ne pas avoir peur de partager sa fragilité. En effet, «les personnes qui reconnaissent leurs fragilités sont plus compréhensives avec les autres», a noté le pontife, estimant que ceux qui ne se sentent pas fragiles sont durs, dictatoriaux.
L’accompagnement spirituel, a expliqué le pontife, permet de mettre en lumière les pensées «fausses et venimeuses» telles que «J’ai tout fait de travers, je ne vaux rien, personne ne me comprend, je n’y arriverai jamais, je suis destiné à l’échec…». Il a cependant mis en garde contre les attentes irréelles dans l’accompagnement, les malentendus et les formes de dépendance qui laissent la personne dans un état infantile. L’accompagnateur «ne remplace pas le Seigneur, ne fait pas le travail à la place de la personne accompagnée, mais marche à ses côtés».
Le pape a présenté la Vierge Marie comme «un maître du discernement», qui «parle peu, écoute beaucoup, et garde des trésors dans son cœur». La mère du Christ a en outre laissé une consigne pour les chrétiens de tous les temps avec ces paroles : «Faites tout ce qu’il vous dira», a-t-il fait remarquer. Une voix toujours reconnaissable», a assuré le pape, une voix qui apaise, encourage et rassure dans les difficultés, en répétant «N’ayez pas peur!».
Le pape François a ainsi conclu le cycle sur le discernement qu’il avait entamé le 31 août 2022. Au total, il a prononcé 14 catéchèses sur ce thème.
A’issue de l’audience, le pape François a de nouveau lancé un vibrant appel à la paix en Ukraine »J’exhorte out le monde à persévérer dans la proximité affective et solidaire avec le peuple ukrainien martyrisé. (..) Ne nous lassons pas de prier», a-t-il insisté, générant de longs applaudissements du côté de l’assemblée. (cath.ch/imedia/mp)
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