Barbara Ludwig, kath.ch/traduction et adaptation: Raphaël Zbinden
«J’ai obtenu la majorité absolue des voix dès le premier tour», déclare Wendelin Bucheli. Le curé de Bürglen est devenu le nouveau doyen d’Uri suite à une réunion du décanat le 30 novembre 2022. Il a succédé ainsi à Daniel Krieg, nommé régent à Coire.
Wendelin Bucheli est une personnalité connue dans sa région, également hors de l’Eglise. Considéré comme appartenant à la frange progressiste de l’Eglise locale, il a surtout fait parler de lui lorsqu’il a été sanctionné par l’évêque de Coire de l’époque, Mgr Vitus Huonder, pour avoir donné sa bénédiction à un couple de lesbiennes. Ce dernier avait dans un premier temps exigé son départ de sa paroisse de Bürglen. Mais un accord avait finalement été trouvé en avril 2015, selon lequel l’abbé ne devait plus bénir d’unions homosexuelles et respecterait l’enseignement de l’Eglise à ce sujet. De son côté Mgr Huonder n’avait plus exigé sa démission et l’abbé Bucheli a pu rester dans sa communauté.
Wendelin Bucheli a révélé qu’une candidature opposée avait été présentée pour l’élection au décanat. Il s’agissait de l’abbé Michael D’Almeida, originaire d’Inde, actuellement administrateur paroissial dans la zone pastorale de Seedorf-Bauen-Isenthal (UR). Ce prêtre a été proposé par Franz Imhof, membre du «Cercle sacerdotal» (Priesterkreis) qui regroupe des prêtres conservateurs du diocèse de Coire. Le «Cercle» s’était notamment opposé, en avril 2022, à l’introduction d’un «code de conduite» destiné à lutter contre les abus.
Wendelin Bucheli suppose que Franz Imhof a refusé sa candidature en tant que doyen en raison de son orientation théologique – et pas seulement à cause de sa bénédiction du couple de lesbiennes. Le curé de Bürglen ne considère cependant pas son élection comme une réhabilitation ou un «cadeau de Noël». Il estime que le choix s’est porté sur sa personne en raison de bonnes relations qu’il entretient avec les réseaux dans l’Église et avec l’aumônerie, ainsi qu’avec le monde politique et les institutions civiles.
Il considère aussi qu’avec son élection, le décanat a opté pour une «orientation théologique, pastorale et spirituelle» particulière. «Ma priorité va à l’être humain et à la dignité de chaque personne. Le respect de notre terre, de la création me tient également à cœur». Il pense que les paroles du pape François ont pu motiver certains prêtres à le choisir, dans le sens où le pontife plaide pour des pasteurs qui soient au plus proche des fidèles. (cath.ch/kath/bal/rz)
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