Deux mille ans après la naissance de Jésus, le pape a invité à ne pas laisser les «décorations» et les «cadeaux» ensevelir le vrai sens de Noël. Depuis la basilique où étaient rassemblées quelque 7’000 fidèles – tandis que plus de 3’000 personnes suivaient la messe sur des écrans place Saint-Pierre –, il a livré une méditation en prenant appui sur le symbole de la mangeoire du nouveau-né, qui apporte à la Nativité «la proximité, la pauvreté et le concret».
Fustigeant «l’avidité à consommer», il s’est attristé qu’en ce Noël, «une fois encore, l’humanité insatiable d’argent, de pouvoir et de plaisir ne laisse aucune place aux plus petits, aux enfants à naître, nombreux, aux pauvres, aux oubliés». Il s’est inquiété spécialement pour les «enfants dévorés par les guerres, la pauvreté et l’injustice».
À celui qui pense «avoir touché le fond», le pontife de 86 ans a assuré qu’il «n’y a aucun mal, aucun péché dont Jésus ne veuille ni ne puisse te sauver». Et de formuler le message de Dieu à chaque homme, la nuit de la Nativité: «Si ta culpabilité et ton inaptitude te dévorent, si tu as faim de justice, moi, Dieu, je suis avec toi. Je sais ce que tu vis, je l’ai éprouvé dans cette mangeoire. Je connais tes misères et ton histoire. Je suis né pour te dire que je suis et serai toujours proche de toi».
Autour de Jésus dans la crèche, a fait remarquer le pape, il n’y a que «des gens pauvres, unis par l’affection et l’étonnement, et non par les richesses et les grandes possibilités». Car «les véritables richesses de la vie» ne sont pas «l’argent ni le pouvoir», mais «les relations et les personnes». «La seule force qui change le cours de l’histoire est l’amour», a-t-il ajouté en soulignant que Dieu naît dans l’histoire «pour faire renaître l’histoire».
«Ne laissons pas passer ce Noël sans faire quelque chose de bon», a exhorté le successeur de Pierre, pour qui, «sans les pauvres, ce n’est pas vraiment Noël». Il a suggéré d’offrir à Jésus pour son anniversaire «des cadeaux qui Lui sont agréables» en faisant «renaître un peu d’espérance chez ceux qui l’ont perdue».
Les «théories», les «belles pensées», les «sentiments pieux», les «apparences», et les «bonnes intentions» ne suffisent pas, a martelé le pape au fil de son homélie. Il a rappelé que Dieu «ne nous a pas aimés en paroles, il ne nous a pas aimés pour rire!». Il a appelé le chrétien à «déposer au pied de la mangeoire les excuses, les justifications et les hypocrisies» et à nourrir «une foi concrète, faite d’adoration et de charité».
Au début de la célébration, a été dévoilée devant l’autel une statue de l’Enfant Jésus, que sont venus entourer des enfants d’Italie, d’Inde, des Philippines, du Mexique, de San Salvador, de Corée et du Congo, portant des fleurs. (cath.ch/imedia/ak/rz)
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