Notre-Dame de Lausanne: la première phase de la rénovation s’achève

La basilique Notre-Dame de l’Assomption à Lausanne célébrera le 24 décembre 2022 la fin de la première phase du chantier de sa rénovation, entreprise en 2019. La Messe de minuit permettra de découvrir la nef rénovée. A Noël 2023, la basilique sera accessible dans sa totalité, à l’issue de la seconde phase du chantier.

Un dernier nettoyage avant Noël | © Bernard Litzler

L’architecte Christophe Amsler assistera, le 24 décembre, à la Messe de minuit. Il ne sera sans doute pas seul, tant était attendue dans la paroisse Notre-Dame la fin de la rénovation de la partie avant de la basilique. Mais la célébration aura encore lieu dans la moitié arrière de l’église, encore à rénover.

L’office de Noël marque la fin du chantier de la partie antérieure. Mais, derrière la palissade en bois désormais rabaissée qui sépare les deux moitiés, les fidèles pourront apercevoir à nouveau la Vierge de la fresque de Gino Severini. Et avoir une idée de ce qui les attend à partir de janvier 2023.

Plusieurs églises

Une conférence de presse organisée le 22 décembre a fait découvrir la partie de la basilique déjà remise à neuf. Dans la poussière et le bruit des perceuses, nettoyeurs, peintres, menuisiers s’activaient encore.

Revenant sur ce chantier hors norme, l’architecte a indiqué que «cette rénovation constituait une vraie gageure: faire coexister plusieurs églises qui ont été modifiées progressivement, au cours de l’histoire, en se cachant les unes les autres». L’idée directrice des travaux a donc été «de les faire réapparaître dans un dialogue».

Touche de modernité

A partir de janvier 2023, les travaux se concentrent sur la partie postérieure. Les paroissiens qui reprendront possession de la partie rénovée découvriront une église différente, qui tient compte des édifices antérieurs et qui apporte une agréable touche de modernité, dans une luminosité qui surprend.

La niche, encore vide, où sera replacée la statue de Notre-Dame | © Bernard Litzler

Côté tradition, la statue de Notre-Dame de Lausanne retrouvera sa niche, à gauche du chœur. Quant au dallage de l’allée centrale, en noir et blanc, il a été redécouvert lors des travaux. De même, la peinture verte des ailes latérales reprend le ton adopté par le peintre Severini vers 1930. Pour les nouveautés, un oratoire a été créé à droite du chœur. Les ouvriers travaillent encore dans cette partie nouvelle.

Nouvel éclairage

Le chœur a été doté de nouvelles stalles en bois qui complètent les stalles anciennes. En outre, il est éclairé, en partie, par la lumière naturelle: «Nous voulions redonner de la luminosité à cet espace liturgique», précise Sylvia Kimmeier, présidente du Conseil de paroisse. «Pour les éléments du mobilier liturgique, nous sommes encore en discussion quant aux choix définitifs».

Les éclairages ont été soignés, avec l’acquisition de belles lampes discrètes d’origine italienne. La sacristie sera désormais en sous-sol, mais les servants d’autel pourront se changer à l’étage, au-dessus de l’ancienne sacristie.

Peinture verte

Christophe Amsler a rappelé combien l’intention a été d’intégrer les états successifs dans le processus de rénovation. Première dans la chronologie, l’église construite dans les années 1830 par Henri Perregaux. La rénovation a remis en valeur la couleur blanc cassé de la voûte et des murs, ainsi que l’aspect pierreux des colonnes.
Dans les années 1930, le Groupe Saint-Luc, sous la houlette de l’architecte romontois Fernand Dumas, transforme considérablement Notre-Dame. La Vierge de l’abside du peintre toscan Severini y apparaît, ainsi que de nouveaux éléments du décor. La rénovation a conservé, en les retrouvant, les tons verts de l’époque, dans un bel effort d’harmonie.
Enfin, dans les années 1970, après Vatican II, la basilique subit un nouveau lifting, avec de nouvelles peintures et la pose des vitraux du verrier Pierre Estoppey, qui reprend les teintes des artistes du Groupe Saint-Luc.

C’est dans la partie postérieure que sera célébrée la Messe de minuit, le 24 décembre 2022 | © Bernard Litzler

Regard vers 2023

«Le chantier nous a aussi réservé des surprises, avoue Christophe Amsler. Nous avons constaté qu’en 1873 des modifications avaient été apportées. Le dallage notamment nous était inconnu. Nous avons restauré l’allée centrale que Severini a repris dans sa fresque, avec le damier noir et blanc». Désormais, tout est en place pour recevoir la messe de la Nativité, ce 24 décembre à minuit. Mais le regard sera sans doute orienté vers l’avant, par-delà la palissade, et plus loin, vers Noël 2023, lorsque toute la basilique retrouvera sa splendeur. (cath.ch/bl)

Un financement progressif
Le montant des travaux de rénovation de la basilique Notre-Dame s’élève à 5,9 millions de francs. Il manque encore 260’000 francs pour boucler le budget des travaux qui s’achèveront en décembre 2023.
Hermann Abels, trésorier du Conseil de paroisse, revient sur la campagne de récolte de fonds qui a duré cinq ans: «La Fondation d’Olcah, créée en 2018, a été chargée de financer la rénovation. Elle est parvenu à mobiliser aussi bien des donateurs publics que des privés. Au début, la basilique était peu connue, à part les paroissiens, et le but a été de la faire connaître. Progressivement, elle gagné en rayonnement». BL

Bernard Litzler

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