«Là où l’humain lui-même est en jeu, nous, chrétiens, souhaitons qu’au-delà des peurs et des inquiétudes, nous ayons la force d’écouter notre conscience, pour que Genève soit et reste une terre d’accueil», exhortent les trois Eglises. Elles rappellent qu’en 2022, plus de 89 millions de personnes ont été déracinées par la guerre, la persécution, la misère et les catastrophes climatiques. 83% des réfugiés sont accueillis dans les pays attenants à leur patrie dans des régions qui ne sont pas toutes prospères. Seuls 14% des réfugiés cherchent une terre d’asile dans les pays occidentaux, et seulement une petite part d’entre eux en Suisse.
«Nous sommes conscients du fait que, tant les organismes d’État concernés que nos paroisses et nombre de citoyens, font des efforts importants et conséquents dans l’accueil de ces personnes vulnérables», soulignent les signataires de la déclaration commune. Ils expriment néanmoins leur sentiment que, dans de nombreux cas, la dignité des personnes n’est pas suffisamment reconnue et respectée, en particulier dans le cadre des procédures de renvoi. Ils pointent le suicide d’Alireza, un jeune Afghan en formation et plein d’avenir, le 30 novembre 2022, à Genève, qui était sous le coup d’un renvoi en Grèce. Un drame qui «a révélé l’ampleur de situations déshumanisantes, qui touchent des personnes résidant chez nous».
Certaines applications strictes de la loi, voire brutales lors des renvois, mettent en cause la dignité même des personnes, tant celles qui les subissent que celles qui doivent les exécuter, affirment les Eglises. «Nous tenons à rappeler que ces personnes ne doivent pas être considérées comme des numéros de dossier, mais des personnes à part entière, à accompagner avec humanité.» (cath.ch/com/rz)
Raphaël Zbinden
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