Malte, 2-3 avril: Sur les pas de saint Paul, accueillir les migrants
Pour son premier voyage de l’année, le pape François s’est rendu sur l’île méditerranéenne de Malte. Ce voyage, initialement prévu le 31 mai 2020, avait été reporté en raison de la pandémie. Au cours de cette visite, le pape a marché dans les pas de saint Paul. En l’an 60, l’apôtre s’était échoué sur cette île avec plus de 270 autres personnes. Relatant cet épisode, les Actes des Apôtres parlent des habitants de l’île comme ayant fait preuve d’une «hospitalité cordiale».
C’est cet héritage à l’esprit que le pape François a abordé la question des migrations, la petite ville étant aujourd’hui au centre des dangereuses routes maritimes empruntées par les migrants pour rejoindre l’Europe. Lors de sa visite de la Grotte de saint Paul à Gozo, où l’apôtre se serait réfugié après son naufrage, le pape François a appelé à «allumer le feu de l’accueil» pour les migrants. Il a également rendu visite à quelque 200 d’entre eux, pris en charge dans le «Laboratoire de la paix Jean XXIII», au sud de Malte.
Canada, 24-30 juillet: un pèlerinage pénitentiel chez les autochtones
Le pape François a effectué un voyage historique au Canada à la fin du mois de juillet. Ce «pèlerinage pénitentiel», comme l’a décrit le pontife lui-même, s’inscrivait dans un processus de réconciliation entamés par les populations autochtones et l’Église catholique locale à propos du traumatisme des pensionnats autochtones, lieux d’assimilation forcée des jeunes générations autochtones au XIXe et XXe siècle, où furent perpétrés de nombreux abus. Trois délégations de populations autochtones étaient venues au Vatican pour plaider leur cause et préparer ce déplacement au mois de mars.
Le pontife a tenu à entamer son voyage à Maskwacis, près de la ville d’Edmonton (Alberta), sur le site d’un ancien pensionnat pour autochtones du pays. Dans son premier discours, il a formulé des excuses pour les abus commis par l’Église à l’égard des populations indigènes. À Edmonton, il a également célébré deux messes, dont l’une dans la paroisse autochtone du Sacré-Cœur des Premiers Peuples. En outre, le pontife a visité un important lieu de pèlerinage catholique et autochtone, le Lac Saint Anne.
Au cours de son voyage au Canada, le pape François est également allé au Québec, premier diocèse catholique du Nouveau Monde au nord du Mexique, puis chez les Inuits dans le sud du cercle polaire arctique, dans la ville d’Iqaluit (Nunavut).
Kazakhstan, 13-15 septembre: poursuivre le dialogue interreligieux
Du 13 au 15 septembre, le pape François s’est rendu au Kazakhstan, pays d’Asie centrale, pour assister dans la capitale Astana au VIIe Congrès des religions mondiales et traditionnelles, une rencontre organisée par le pouvoir kazakh.
Le pontife, qui participait pour la première fois à cet événement, y a retrouvé le grand imam d’Al-Azhar, Ahmed al-Tayyeb, et le grand rabbin ashkénaze d’Israël, David Lau. Le patriarche orthodoxe russe, Cyrille Ier, dont la venue avait un temps été évoquée, n’a pas souhaité y participer. Dans le contexte tendu de la guerre en Ukraine, le pape n’a pu que saluer son représentant, le métropolite Antoine Volokolamsk, président du département des relations ecclésiastiques étrangères du patriarcat de Moscou.
Le pape a profité de ce voyage au Kazakhstan pour lancer un appel à la paix dans le monde et a dénoncé «le terrorisme pseudo-religieux, l’extrémisme, le radicalisme, le nationalisme masqué de sacralité». À la fin du congrès, les chefs religieux ont signé une déclaration, qui a ensuite été envoyée à l’Assemblée générale des Nations unies, appelant à la paix et à la fraternité.
Bahreïn, 4-6 novembre: un pas de plus dans le dialogue du pape avec l’islam
Un peu moins de deux mois après son voyage au Kazakhstan, le pape s’est rendu à Bahreïn, pays du golfe Persique, pour une autre rencontre interreligieuse: le Forum de Bahreïn pour le dialogue.
Au cours de cet événement, le pape a de nouveau rencontré le grand imam d’al-Azhar ainsi que son Conseil des sages musulmans, composé de représentants musulmans de diverses familles de l’islam. Ce deuxième voyage dans la Péninsule arabique pour un pape s’est inscrit dans le sillage de la signature en 2019 du Document sur la fraternité humaine d’Abou Dabi avec le grand imam d’Al-Azhar.
Lors de son séjour, le pape François a aussi lancé des appels à la paix en Ukraine, en Éthiopie ou encore au Yémen. Il a également mis en avant le respect des droits de l’homme, alors que Bahreïn avait été critiqué les semaines précédant le voyage pour les mauvais traitements réservés à la communauté chiite du pays, ainsi que pour l’usage de la peine de mort.
Les voyages qui n’ont pas eu lieu en 2022
Le pape François aurait dû se rendre cet été au Soudan du Sud et en République démocratique du Congo du 2 au 7 juillet. Officialisée en mars, cette tournée africaine a finalement été ajournée au mois de juin, moins d’un mois avant le voyage. La raison officielle invoquée fut les problèmes de santé du pape de 85 ans, souffrant du genou. Mais la situation sécuritaire extrêmement tendue dans l’est de la RDC a certainement encouragé les organisateurs a repoussé la visite du voyage.
Ce voyage a finalement été reprogrammé du 31 janvier au 5 février 2023. Mais le pontife ne se rendra finalement pas dans la région de Goma, comme ce devait être le cas initialement. Un autre voyage qui n’a pas eu lieu fut celui prévu au Liban en juin. Bien qu’il n’ait jamais été annoncé officiellement, le Saint-Siège a reconnu que cette option était à l’étude. La présidence libanaise l’avait même annoncé par un tweet malencontreusement publié en avril.
En outre, l’agence de presse Reuters avait rapporté que le Vatican envisageait de prolonger le voyage du pape pour lui permettre de se rendre à Jérusalem où il devait rencontrer le patriarche orthodoxe russe, Cyrille. Mais le contexte de la guerre en Ukraine et les tensions survenues entre le patriarcat russe et Rome ont empêché la réalisation de ce projet.
Les excursions italiennes: L’Aquila, Assise, Matera et Asti
Cette année, le pape François a visité plusieurs villes de la Péninsule italienne. Sa première étape fut le 28 août à L’Aquila, dans la région des Abruzzes, où il ouvrit la porte sainte de la basilique Santa Maria di Collemaggio – dans laquelle le pape Célestin V est enterré -, marquant ainsi le début de la célébration populaire du pardon célestinien. Ce déplacement de François a été particulièrement scruté par les observateurs, Célestin V ayant été le dernier pape à renoncer volontairement avant Benoît XVI – qui avait lui aussi fait le déplacement dans les Abruzzes.
Au cours de ce voyage d’un jour, le pape François a par ailleurs rendu hommage aux victimes du terrible tremblement de terre de 2009, qui avait fait environ 300 morts et 65’000 sans-abri dans la région.
Le 24 septembre, le pape François s’est rendu à Assise où il a été chaleureusement accueilli par des jeunes participant à The Economy of Francesco, une rencontre pour une économie au service de l’homme, dans la lignée de l’encyclique Laudato si’. Le lendemain de ce déplacement en Ombrie, le pape François est allé à Matera, dans la région du Basilicate, dans le sud de l’Italie, pour assister au 27e Congrès eucharistique organisé par les évêques italiens.
Enfin, les 19 et 20 novembre, le pontife argentin s’est rendu dans la ville d’Asti, dans la région du Piémont, d’où est originaire sa famille, afin d’effectuer une inhabituelle visite privée auprès d’une cousine qui célébrait son 90e anniversaire. (cath.ch/imedia/ic/rz)
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