«Le travail construit la société» et représente «une expérience primaire de citoyenneté, dans laquelle prend forme une communauté de destin, fruit de l’engagement et des talents de chacun», a expliqué François.
Il a relevé que «le tissu de la démocratie» ne se confectionne pas «sur la table de quelque palais, mais avec une assiduité créative dans les usines, les commerces, les exploitations agricoles, commerciales, artisanales, dans les chantiers, dans les administrations publiques, les écoles, les bureaux, et ainsi de suite». «Cela vient d’en bas, de la réalité», a insisté le pontife argentin.
Le pape s’est élevé contre la discrimination à l’égard des femmes enceintes et s’est inquiété de la précarité des jeunes. Il a aussi insisté sur la sécurité au travail, un sujet particulièrement médiatisé en Italie, en insistant sur le fait que «chaque mort au travail est une défaite pour la société entière». Le pontife argentin a par ailleurs dénoncé «l’exploitation des personnes», notamment sur les chantiers et dans l’agriculture, où certains travailleurs immigrés subissent des cadences «massacrantes».
«Vous devez faire du bruit pour donner une voix à ceux qui n’ont pas de voix», a insisté le pape. Il a aussi relevé l’inquiétante hausse des démissions, révélatrice d’un sentiment d’inadéquation de nombreux jeunes, et qui montre «la nécessité d’humaniser le travail».
«Je vous invite à être sentinelles du monde du travail, en générant des alliances et non des oppositions stériles», a insisté le pape, en précisant que «les gens ont soif de paix, surtout dans ce moment historique». Invitant les syndicalistes à laisser une place aux jeunes et à prêter attention aux chômeurs et aux personnes les plus fragiles, le pape les a confiés «à la protection de saint Joseph, qui a connu la beauté et la fatigue de bien faire son propre métier, et la satisfaction de gagner le pain pour la famille».
La CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro) représente une force puissante en Italie, avec plus de cinq millions de membres revendiqués. Ses origines remontent à 1944, lorsque dans le contexte de la Libération, les courants démocrates-chrétiens, socialistes et communistes unirent leurs forces en vue de la reconstruction du tissu économique et social de l’Italie. En octobre 2021, les locaux du siège du syndicat, à Rome, avaient été vandalisés par des militants d’extrême-droite. (cath.ch/imedia/cv/rz)
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