Les habitants de l’enclave assiégée, souffrant de pénuries de biens alimentaires et de médicaments, ont également été privés de gaz, mais les livraisons de gaz ont désormais repris.
Le pontife a lancé dimanche un appel pour que soit trouvée une solution dans le Caucase dans le conflit qui oppose Arménie et Azerbaïdjan. «Je suis préoccupé par la situation dans le corridor de Latchine, dans le Caucase du Sud», a lancé le pape François, en particulier «par les conditions humanitaires précaires des populations, qui risquent de se dégrader davantage pendant la saison hivernale».
Route vitale entre l’Arménie et l’enclave séparatiste du Nagorny-Karabakh – selon les Arméniens, république d’Artsakh, où vivent en temps normal 120’000 Arméniens – ce couloir de Latchine est désormais fermé. Erevan accuse Bakou de créer une crise humanitaire dans cette région disputée. Cette route est bloquée depuis le 12 décembre par des militants azerbaïdjanais qui protestent contre la présence de mines illégales dans la région qui, selon eux, ont des conséquences écologiques néfastes. Mais l’Arménie accuse son voisin de mise en scène, note Vatican News.
Depuis un cessez-le-feu en novembre 2020, après une sanglante guerre de six semaines entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, des soldats de maintien de la paix russes sont déployés dans le Haut-Karabakh et sont chargés de sécuriser le corridor de Latchine.
Le 14 décembre, le Parlement arménien a voté une résolution accusant Bakou de «couper le Nagorny-Karabakh du reste du monde», affirmant que la région souffrait de pénuries de médicaments, de nourriture et de carburant. «J’appelle toutes les parties concernées à s’engager à trouver des solutions pacifiques pour le bien de la population», a exhorté le pape François. Le pape a encore demandé de prier pour le Pérou qui fait face à une grave crise institutionnelle et sociale, qui a fait déjà à 18 morts, dont plusieurs enfants tués par la police et l’armée. Il a également eu une attention pour la dramatique situation en Ukraine.
Le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, a déclaré que la fermeture du corridor de Latchine avait de graves conséquences humanitaires pour la population arménienne de l’enclave et faisait reculer un fragile processus de paix entre les deux pays. Arméniens et Azerbaïdjanais se sont affrontées au début des années 1990, lors de l’effondrement de l’Union soviétique, pour contrôler le Haut-Karabakh, une enclave à majorité arménienne ayant fait sécession de l’Azerbaïdjan. Ce premier conflit, qui avait fait 30’000 morts, avait vu la victoire des forces arméniennes. Mais l’Azerbaïdjan a gagné une deuxième guerre ayant coûté la vie à 6’500 personnes à l’automne 2020 et a reconquis de nombreux territoires perdus lors des premiers affrontements. (cath.ch/vaticannews/ag/be)
Jacques Berset
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