Le pape François a révélé, dans cette interview, avoir signé, il y a près de dix ans, une lettre de démission pour le cas où des problèmes de santé l’empêcheraient de remplir ses fonctions. Le pontife argentin, qui a eu 86 ans samedi – il est né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires -a déjà dit dans le passé qu’il renoncerait à la papauté en cas de problèmes de santé.
Dans une longue interview accordée au rédacteur en chef du journal espagnol Julian Quiros et au vaticaniste Javier Martinez Brocal, le pape François se dit conscient que ses propos et son image sont parfois utilisés pour servir d’autres intérêts.
Le quotidien ABC relève qu’à la maison Sainte Marthe à Rome, le pontife rencontre beaucoup de monde. «Certains semblent en profiter pour faire croire qu’ils sont des amis du Pape et servir leurs propres intérêts…» François répond qu’il y a six ou sept ans, un candidat argentin est venu à la messe. «Il a pris une photo à l’extérieur de la sacristie et je lui ai dit: ’S’il vous plaît, n’en faites pas un usage politique’. Il m’a répondu que je pouvais être tranquille. Une semaine plus tard, Buenos-Aires était tapissée avec cette photo, trafiquée pour faire croire qu’il s’agissait d’une audience personnelle. Oui, parfois on m’utilise. Mais nous utilisons Dieu plus encore, alors je me tais et je passe à autre chose ! »
ABC: «Cela doit également être difficile de calibrer chaque mot que vous prononcez…» François répond que «parfois, c’est fait avec une herméneutique avant même que je ne parle, pour m’emmener là où ils veulent que j’aille. ’Le pape a dit ça’… Oui, mais je l’ai dit dans un certain contexte. Si vous le sortez du contexte, cela signifie autre chose !»
Questionné sur le cadeau qu’il demanderait pour Noël, le pape répond: «La paix dans le monde. Il y a de nombreuses guerres dans le monde! Celle en Ukraine nous touche de plus près, mais pensez aussi à la Birmanie, au Yémen, à la Syrie où l’on se bat depuis treize ans…»
ABC: «Que trouvez-vous le plus difficile dans le fait d’être pape ?» François estime que le plus difficile est de ne pas pouvoir marcher dans les rues, ne pas pouvoir sortir. «À Buenos-Aires, j’étais très libre. J’utilisais les transports publics, j’aimais voir les gens se déplacer. (…) Le contact avec les gens me revigore, c’est pourquoi je n’ai pas annulé une seule audience du mercredi. Mais cela me manque de sortir dans la rue parce que le contact est devenu fonctionnel. On va ’voir le pape’, cette fonction. Quand je me promenais dans la rue, personne ne savait même que j’étais le cardinal».
ABC: «Quand je vous ai vu en fauteuil roulant, je pensais que votre emploi du temps diminuerait, au lieu de cela vos activités ont triplé !» «On gouverne avec la tête, pas avec le genou», rétorque le pape François, qui fêtera le 13 mars prochain les dix ans de son pontificat. (cath.ch/abc/vaticannews/be)
Jacques Berset
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