Prix Ratzinger: le pape souligne l’apport de la théologie française

Le pape François a souligné l’apport de la théologie française au Concile Vatican II, souhaitant qu’elle poursuive ses travaux. Il s’est exprimé ainsi en remettant le Prix Ratzinger au prêtre français Michel Fédou et au juriste juif américano-italien d’origine sud-africaine Joseph Halevi Horowitz Weiler, le 1er décembre 2022, au Vatican. 

Lors de cette rencontre introduite par le Père Federico Lombardi, président de la Fondation Joseph Ratzinger – Benoît XVI, le pontife argentin a évoqué ses «moments de rencontre personnelle, fraternelle et affectueuse avec le pape émérite». «Nous sentons tous sa présence spirituelle et son accompagnement dans la prière pour toute l’Église», a-t-il ajouté en mentionnant son regard «contemplatif». 

La pensée de Benoît XVI, féconde pour l’avenir

La théologie de Benoît XVI, a affirmé son successeur, représente une base «solide pour le chemin de l’Église». Et de souligner le rôle important de l’Allemand qui fut expert au Concile Vatican II (1962-1965) et qui «nous a aidés à lire les documents conciliaires en profondeur, en nous proposant une herméneutique de la réforme et de la continuité». Ainsi le magistère et la pensée de Benoît XVI «ne sont pas dirigés vers le passé, mais sont féconds pour l’avenir», y compris dans les domaines «les plus actuels» comme l’écologie intégrale, les droits humains et la rencontre entre les cultures. 

Le pape François a salué le Père Michel Fédou comme «un maître de la théologie chrétienne». Ce jésuite, docteur en théologie et enseignant au Centre Sèvres de Paris, quatrième français à recevoir cette distinction, est spécialisé notamment en patristique et en christologie. «Mais son regard n’est pas refermé sur le passé», a assuré l’évêque de Rome. 

La réconciliation entre chrétiens et juifs en point de mire

Le pape a vu en lui «un digne héritier et continuateur de la grande tradition de la théologie française», dans la ligne d’un Henri de Lubac ou encore de la collection Sources Chrétiennes, dont le premier volume a été publié en 1943. «Sans l’apport de cette théologie française, la richesse, la profondeur et l’ampleur de la réflexion dont s’est nourri le Concile Vatican II n’aurait pas été possible». Le pape a souhaité «qu’elle continue à porter du fruit pour sa mise en œuvre à long terme».

En saluant le deuxième lauréat, Joseph Halevi Horowitz Weiler, premier juif à recevoir le Prix Ratzinger, le pape a exprimé une satisfaction toute particulière. Il a rappelé que Benoît XVI, critiqué pour avoir levé l’excommunication pesant sur les évêques lefebvristes – dont le négationniste Williamson – avait affirmé «avec décision et fierté», dans sa lettre du 10 mars 2009 aux évêques catholiques, que l’une des priorités de son «travail théologique personnel» était la réconciliation entre juifs et chrétiens.

Le pape a applaudi les «prises de positions courageuses» du professeur Weiler, juriste renommé et spécialiste du droit européen, pour «la recherche du consensus sur les valeurs fondamentales et le dépassement des conflits pour le bien commun». Un signe de «grande espérance» pour juifs et chrétiens aujourd’hui, a-t-il estimé. (cath.ch/imedia/ak/rz)

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