La mesure, qui constitue une priorité pour les démocrates au Congrès, a remporté un vote test clé le 16 novembre. 12 républicains du Sénat se sont joints à tous les démocrates pour transmettre le projet de loi en vue d’un vote final dans les prochains jours. Le texte a été approuvé par la Chambre des représentants en juillet.
La loi annule des législations antérieures définissant le mariage comme une union entre un homme et une femme. Elle interdit également aux agents d’état civil de discriminer les couples «en raison de leur sexe, race, ethnicité ou origine».
Des perspectives diversement reçues dans les groupes religieux du pays. Alors que la ligne ne sépare pas strictement, dans ce cas, les franges conservatrices et progressistes. L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (Mormons), l’une des plus importantes confessions conservatrices, s’est ainsi prononcée en faveur de la législation, note l’Associated Press (AP).
La Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB), qui adopte souvent des positions modérées, ainsi que les dirigeants de la Convention baptiste du Sud, y sont toujours opposé. Les deux plus importantes communautés religieuses du pays estiment que le projet de loi constitue une grave menace pour la liberté religieuse.
L’une des principales préoccupations des dirigeants concernent d’éventuelles poursuites en justice contre des écoles religieuses ou des organisations liées aux Eglises, notamment les services d’adoption et de placement familial, qui ne voudraient pas déroger à leurs principes. Une ONG proposant des adoptions pourrait par exemple être forcée de prendre en compte la candidature d’un couple homosexuel.
Le projet de loi «est une attaque intentionnelle contre la liberté religieuse de millions d’Américains ayant des croyances sincères sur le mariage, fondées sur les préceptes de la foi en Dieu», ont déclaré les dirigeants de la Convention baptiste du Missouri.
Le cardinal Timothy Dolan, archevêque de New York, craint que la loi ne soit «une nouvelle flèche dans le carquois de ceux qui souhaitent priver les organisations religieuses de la liberté d’exercer librement leurs devoirs religieux, les priver de leurs exemptions fiscales ou les exclure de la pleine participation à la vie publique».
De nombreux leaders religieux ont cependant salué le texte. «Il s’agit d’une législation de bon sens qui offre la liberté religieuse à tous et pas seulement à quelques-uns», a ainsi déclaré Tarunjit Singh Butalia, directeur exécutif de Religions for Peace USA. «Les communautés religieuses doivent s’efforcer de vivre les principes du mariage consacrés par leur propre foi sans imposer leurs vues religieuses aux personnes d’autres religions ou sans religion.»
L’Eglise mormone, dont le siège est en Utah a adopté une position ambivalente. Tout en assurant que sa doctrine continuerait de considérer les relations homosexuelles comme contraires aux commandements de Dieu, elle a affirmé soutenir les droits des couples homosexuels tant qu’ils n’empiètent pas sur le droit des groupes religieux à croire comme ils l’entendent.
Le projet de loi a pris une importance particulière depuis la décision de la Cour suprême, en juin, qui a annulé l‘arrêt Roe v. Wade et le droit fédéral à l’avortement. Une opinion émise à ce moment-là par le juge Clarence Thomas laissait entendre qu’une décision antérieure de la Haute Cour protégeant le mariage homosexuel pourrait également être menacée. (cath.ch/ap/ag/rz)
Raphaël Zbinden
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