«À la fin des années 1980, alors que j’étais religieux franciscain, j’ai eu des gestes déplacés envers une jeune femme majeure, comportement que je regrette profondément», écrit le prélat de 81 ans qui a été à la tête de l’archidiocèse alsacien de 2007 à 2017. Ayant appris que cette femme avait fait une déposition à l’été 2022, il assure qu’il lui a «aussitôt écrit » en reconnaissant qu’il avait «failli» et en lui demandant «pardon».
«Je me suis égaré et j’ai blessé une personne. Le pardon que je lui ai demandé, je l’exprime aussi à tous ses proches, ainsi qu’à tous ceux qui, aujourd’hui, seront meurtris, sous le choc de cette révélation», ajoute Mgr Grallet. Souhaitant «contribuer à la démarche de vérité et assumer (sa) responsabilité», l’archevêque émérite se met désormais «en retrait de la parole publique» dans l’attente des conclusions de la justice pénale et canonique.
Le président de la CEF, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, précise que Mgr Jean-Pierre Grallet est l’un des trois évêques hors-fonctions qu’il a mentionnés lors de la conférence de presse du 8 novembre dernier, comme faisant l’objet d’enquêtes.
Mgr de Moulins-Beaufort exprime sa «compassion» à la personne qui a été victime de ce «comportement grave». Durant la décennie où les faits se sont produits, le prêtre franciscain a été notamment aumônier universitaire à Besançon et à Strasbourg, et enseignant d’histoire de l’Église au grand séminaire de Dijon.
Les faits anciens pourraient tomber sous le coup de la prescription, ce qui n’empêche pas une enquête judiciaire, note La Croix. Cette nouvelle annonce touche un archidiocèse déjà éprouvé puisque le pape François y a ordonné une visite apostolique sur des questions pastorales en juin dernier. L’archevêque actuel, qui comme le veut le Concordat régissant les rapports entre l’Église et l’État en Alsace, est nommé par le pape puis agréé par décret du président de la République, est Mgr Luc Ravel, depuis 2017.
Ces révélations font suite à l’affaire Santier révélée le 14 octobre et aux aveux du cardinal Jean-Pierre Ricard le 6 novembre. Celui-ci a reconnu un comportement «répréhensible» vis-à-vis d’une jeune fille de 14 ans. Selon Mgr de Moulins-Beaufort, deux autres évêques émérites, dont l’identité n’est pas encore révélée, font l’objet d’une enquête. (cath.ch/imedia/ak/bh)
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