Après une pause pour dresser le bilan de son voyage à Bahreïn mercredi dernier, le pape a repris son cycle de catéchèses sur le discernement, en méditant sur un thème ignacien qui lui est cher: la désolation, dont il a chanté les bienfaits.«S’il n’y a pas un peu d’insatisfaction […], une saine capacité à habiter la solitude, d’être avec nous-mêmes sans fuir, nous risquons de rester toujours à la superficie des choses», a estimé le pontife.
Le pape a vu les moments «d’obscurité» comme une protection contre le «vent des caprices». Une sérénité «parfaite mais aseptique, sans sentiments», telle une vie «dans un laboratoire fermé», rend «inhumains, […], indifférents à la souffrance des autres et incapables d’accepter la nôtre», a-t-il averti.
Pour le successeur de Pierre, «les choix importants ont un prix». Ils ne sont pas tirés «de la loterie», a-t-il lancé en sortant de ses notes, il faut «un peu d’effort», ce n’est pas «gratuit», «nous devons payer cette décision de sortir de l’état de l’indifférence».
La désolation, a aussi assuré le pontife, «est la réponse à l’objection selon laquelle l’expérience de Dieu est une forme de suggestion, une simple projection de nos désirs». Si tel était le cas, «nous serions toujours heureux et satisfaits, comme un disque qui répète la même musique», a-t-il fait observer. Et d’exhorter, en cas de découragement, à faire «le contraire» de la voix du «tentateur» qui vise «à nous détourner de la prière».
La désolation, a-t-il poursuivi, est aussi une invitation «à ne pas agir toujours et uniquement en vue d’une gratification émotionnelle». Il s’agit «d’entamer une relation plus mature, plus belle avec le Seigneur et avec les personnes qui nous sont chères».
Le pape a alors invité à sortir de l’attitude de l’enfant qui recherche ses parents «non pas pour eux-mêmes, mais pour un intérêt» et à chercher «une relation qui ne se réduit pas à un simple échange de donner et de recevoir».
Dans l’Évangile, a encore noté le pape, Jésus était «pressé par les foules, et pourtant il était seul» car celles-ci le cherchaient «pour obtenir quelque chose». Au lieu de prières centrées sur ses intérêts, il a suggéré au chrétien de demander au Seigneur: «Comment vas-tu?». Et d’apprendre «à être avec Lui […] sans autre but, tout comme cela nous arrive avec les personnes que nous aimons: nous voulons les connaître de plus en plus, parce qu’il est bon d’être avec elles». (cath.ch/imedia/ak/bh)
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