Le pape exhorte à sortir de la «civilisation de l'affrontement»

Sortir de la «civilisation de l’affrontement», c’est l’invitation du pape François aux membres de la Fédération italienne des organismes de volontariat international d’inspiration chrétienne (FOCSIV), qu’il a reçus au Vatican le 14 novembre 2022. Écartant ses notes, il a improvisé un discours recommandant que les disputes, parfois nécessaires, soient fraternelles.

Le pape recevait les membres de la FOCSIV à l’occaison des 50 ans de la fondation. «Le volontariat, c’est l’effort de sortir pour aider les autres», a souligné d’emblée le pape, faisant observer qu’il «n’existe pas de volontariat de bureau ou de volontariat de télévision». Le volontaire, a-t-il ajouté, est «toujours en sortie, le cœur ouvert, la main tendue, les jambes prêtes à partir». 

Évoquant une nouvelle fois la «troisième guerre mondiale» en cours, le pape a déploré que l’on prenne trop souvent des décisions «sur la base de l’affrontement». «Il est plus facile de dire «je suis contre celui-ci, contre celui-là…», que dire «je suis avec»», a-t-il constaté, avant d’ironiser: «»Qui es-tu?» – «Non, je ne sais pas qui je suis, mais je suis contre celui-ci» […]. Son identité est d’être-contre». 

Marcher ensemble en revanche «nous coûte plus d’effort», a concédé le pape, qui a mis en garde les volontaires contre la politique de «l’autruche» pour résoudre les éventuels problèmes. Il vaut mieux «une belle dispute», a-t-il argué, recommandant néanmoins de se disputer «comme des frères». 

Le pontife argentin s’est alors remémoré une dispute entre son frère et sa sœur, adultes, qui «s’en sont dit de toutes les couleurs» – «tu es une crétine, tu es ceci, cela» – avant de finir par s’embrasser. «Et mon frère a dit: «Je m’en vais, j’ai des choses à faire… Ciao bella!». Une bise et c’était fini», s’est souvenu le pape. 

Dans son discours non lu mais remis aux participants, le pape évoque la paix «piétinée» en Ukraine, assurant que le travail de volontariat est «une réponse concrète à ceux qui ne croient plus que la paix est possible». Il plaide aussi pour les migrants forcés qui «continuent à mourir sur les routes du désespoir, tandis que l’on discute de leur destin ou que l’on détourne le regard». 

La FOCSIV compte aujourd’hui 94 organisations qui œuvrent dans 80 pays pour les droits de l’homme, le dialogue interreligieux, la lutte contre la pauvreté et les inégalités. Quelque 27’000 volontaires ont participé aux réalisations de la fédération depuis sa fondation en 1972. (cath.ch/imedia/ak/bh)

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