Dans son discours, le pape a médité sur l’exemple de leur saint patron Jean Népomucène (1340–1393), tué par le roi Venceslas IV pour avoir voulu rester fidèle au secret de la confession. Sur son sillage, il a rendu hommage à la mémoire de tant de prêtres et d’évêques qui «ont eu le courage de dire ›non’» à «des régimes autoritaires ou totalitaires».
La «racine de courage et de fermeté évangélique» reçue de saint Jean Népomucène ne doit pas devenir «une plaque à mettre sur un mur, comme un objet de musée». Et le pape de souligner qu’aujourd’hui encore, «en Europe et dans tous les coins du monde, être chrétien […] demande de dire des ›non’ aux pouvoirs de ce monde pour confirmer le ›oui’ à l’Évangile».
Pour le pontife, ces pouvoirs peuvent être «politiques», mais aussi «idéologiques et culturels». Leur «conditionnement» est alors «plus subtil», a-t-il fait remarquer, «il passe à travers les moyens de communication, qui peuvent exercer des pressions, jeter le discrédit, faire du chantage, isoler, etc».
«Pire encore», a ajouté le pape en sortant de ses notes, ces pouvoirs peuvent conduire «à la mondanité», le «pire qui puisse arriver à l’Église». Et d’avertir: «Fuyons la tentation du protagonisme mondain, qui souvent nous illusionne en se revêtant de nobles causes».
Le pape François a insisté sur «le primat de la conscience sur n’importe quel pouvoir mondain», ainsi que sur «le primat de la personne humaine, sa dignité inaliénable, qui a son centre dans la conscience […] comme ouverture au transcendant».
Invitant le Collège pontifical à être «école de liberté intérieure», il a souligné que cette liberté se manifestait aussi dans le sens de l’humour. Il a exhorté les prêtres tchèques de cette communauté, mais aussi africains (Cameroun, Tanzanie) et asiatiques (Inde), à «jeter des ponts là où il y a des divisions, des distances, des incompréhensions».
Fondé en 1919, le Collège Népomucène fut un refuge pour les opposants au régime communiste au pouvoir en Tchécoslovaquie durant la guerre froide, notamment après la répression du «Printemps de Prague» en 1968. Le cardinal Josef Beran y mourut en 1969 après avoir souffert des persécutions nazies et communistes. Bien que la République tchèque soit marquée par une profonde sécularisation et une certaine distance vis-à-vis de Rome, ce Collège est demeuré un lieu central pour la promotion de la culture tchèque à l’étranger. (cath.ch/imedia/ak/rz)
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