En présence notamment du patriarche de Constantinople, le pape s’est réjoui de voir se réunir des chrétiens provenant «de tant de peuples et de tant de langues, de tant de régions et de tant de rites», manifestant la poursuite de la démarche des disciples de Jésus après la Pentecôte.
«Ce qui nous unit dépasse de loin ce qui nous divise», a expliqué le pape en développant le thème de «l’unité dans la diversité». «Le fait d’être ici, à Bahreïn, comme le petit troupeau du Christ, dispersé en divers lieux et confessions, nous aide à ressentir le besoin d’unité, de partage de la foi». Dans le contexte d’une communauté formée essentiellement de migrants et d’expatriés, «la louange, qui permet à l’Esprit de déverser en nous sa consolation, est un bon remède contre la solitude et le mal du pays», a expliqué le pontife argentin.
Louer le Seigneur «permet de ressentir la proximité du Bon Pasteur, même lorsque le manque de bergers à proximité se fait ressentir, ce qui est fréquent en ces lieux», a affirmé le chef de l’Église catholique. Et a poursuivi, inspiré par l’île désertique de Bahreïn: «Le Seigneur, précisément dans nos déserts, aime ouvrir des chemins nouveaux et inimaginables et faire jaillir des sources d’eau vive».
Revenant sur «la belle habitude de mettre les édifices de culte à la disposition d’autres communautés pour qu’elles puissent adorer le seul Seigneur», le pape a aussi salué la mémoire «des nombreux martyrs chrétiens de diverses confessions». «combien il y en a eu ces dernières années au Moyen-Orient et dans le monde entier!», s’est exclamé François, déclarant qu’ils formaient «désormais un seul ciel étoilé, qui montre le chemin à ceux qui marchent dans les déserts de l’histoire».
Le chef de l’Eglise catholique a aussi insisté sur la valeur du «témoignage de vie», à la suite des premiers disciples de Jésus qui, après la Pentecôte, sortirent du Cénacle et allèrent partout dans le monde. Selon le récit des Actes des Apôtres, «Jérusalem, qui semblait être leur point d’arrivée, devient le point de départ d’une aventure extraordinaire», a-t-il rappelé.
«La peur qui les enfermait chez eux n’est plus qu’un lointain souvenir: maintenant ils vont partout; pas pour se distinguer des autres, ni même pour révolutionner l’ordre des sociétés et l’ordre du monde, mais pour faire rayonner la beauté de l’amour de Dieu dans tous les lieux par leur vie», a expliqué le pape François. En suivant cet élan originel, il a invité les chrétiens du Golfe à manifester une «simplicité authentique de la charité».
Le pontife a notamment souligné la valeur de «l’aide apportée aux frères et sœurs qui arrivent » et d’une présence chrétienne qui, «dans l’humilité quotidienne», témoigne au quotidien de la «compréhension et de la patience, de la joie et de la douceur, de la bienveillance et de l’esprit de dialogue». «En un mot: de la paix», a conclu le pape.
Le pontife argentin a répété que le témoignage chrétien ne peut pas se vivre «sans élargir les frontières de nos intérêts et de nos communautés au nom de l’Esprit qui embrasse toutes les langues et veut atteindre chacun». Il a dit son espérance que les Églises chrétiennes de la région sachent donner le témoignage d’une «Pentecôte renouvelée» et porter un «nouveau regard et une marche rapide sur notre chemin d’unité et de paix».
Les bénédictions ont été prononcées en anglais, par le pape et les représentants anglicans, orthodoxes ou encore arméniens présents dans la cathédrale. (cath.ch/imedia/cv/mp)
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