Depuis le printemps dernier, les dépouilles de 3’200 vicitmes ont été exhumées et récupérées par des archéologues du fond d’un gouffre des Alpes de Slovénie. Les crimes de guerre et les exécutions de masse perpétrés par les partisans communistes de Tito autour de la fin de la guerre mondiale ne sont recensés méthodiquement en Slovénie que depuis quelques années. Au moins 600 fosses communes ont été identifiées et examinées. Celle de la grotte de Macesnova gorica est la plus grande. En juin 1945, 3’200 hommes et garçons y ont été emmenés depuis l’institut St-Stanislav près de Ljubljana, avant d’y être assassinés et jetés dans le gouffre.
Lors d’une célébration à l’entrée de la grotte, Mgr Saje a demandé que les victimes soient enterrées dignement. »Nous prierons pour eux et pour toutes les autres victimes de la violence qui reposent sur le sol slovène, et nous demanderons la réconciliation et la paix, en souhaitant sincèrement que cela ne se reproduise plus jamais», a ensuite déclaré Saje lors d’une messe dans l’église paroissiale de Kocevje. «Il n’y a jamais de vainqueur dans la guerre, car elle signifie tuer des gens et causer des ravages», a déclaré l’évêque de Novo Mesto.
Mgr Saje a appelé à faire de nouveaux pas en direction d’une réconciliation nationale et à condamner tous les crimes commis pendant la guerre. «Les étapes importantes de la réhabilitation des victimes sont l’identification des personnes exhumées, leur inhumation soit dans leur cimetière d’origine, soit dans un lieu digne au centre de Ljubljana, ainsi que la réparation des injustices qui n’ont pas encore été réparées».
Le président de la conférence épiscopale a remercié le président Borut Pahor pour ses efforts engagés et sa recherche d’une voie vers la réconciliation nationale. Mais cet engagement doit encore être renforcé, a-t-il ajouté. «Si nous enterrons les personnes assassinées et corrigeons les injustices, nous pourrons vivre comme un pays démocratique et pluraliste, qui respecte tous les citoyens et garantit les droits de l’homme pour tous. Ce n’est pas seulement notre dette envers un passé sanglant, c’est aussi une condition préalable à l’espoir d’une Slovénie commune, démocratique et ouverte, libérée du poids du passé».
Après la guerre, ces meurtres ont été suivis de la diffamation des victimes par le régime communiste. Selon l’évêque, cette propagande et ces rumeurs malveillantes n’auraient pas encore été éradiquées à ce jour. «Il n’y aura pas de paix dans notre nation ni de dépassement des divisions destructrices tant que nous n’irons pas au-delà des interprétations idéologiques du passé, que nous ne parviendrons pas à un consensus sur les faits historiques et que nous n’enterrerons pas tous nos morts avec respect», a déclaré le président de la conférence épiscopale.
Les victimes des exécutions de masse, le plus souvent sans aucune procédure légale, étaient en premier lieu des soldats de la Wehrmacht et des militaires croates, slovènes ou serbes qui combattaient aux côtés de l’Allemagne nazie. Il y eut également de nombreuses victimes civiles, accusées en bloc de trahison et de collaboration, en particulier les membres des minorités germanophones sur le territoire de l’ex-Yougoslavie. (cath.ch/kap/mp)
Maurice Page
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