«Jusqu’à présent, le nombre de personnes décédées a atteint 100 et 300 sont blessées, et le nombre de morts et de blessés continue d’augmenter», a déclaré le président somalien, Hassan Sheikh Mohamud, après s’être rendu sur les lieux de l’explosion.
Deux voitures remplies d’explosifs ont sauté à quelques minutes d’intervalle dans l’après-midi près du carrefour animé de Zobe, à Mogadiscio. L’attentat a été suivi de coups de feu lors d’une attaque visant le ministère somalien de l’Éducation. Les explosions ont brisé les fenêtres des bâtiments voisins, envoyant des éclats de balles et des panaches de fumée et de poussière dans l’air. Le chef de l’État somalien a précisé que «les nombres de morts et de blessés continuaient à augmenter».
Un des véhicules est parvenu à pénétrer dans l’enceinte du ministère, déclenchant des tirs, a indiqué un policier. «Quelques minutes plus tard, une autre explosion s’est produite dans la même zone», a-t-il ajouté.
L’attaque a eu lieu au même carrefour très fréquenté où un camion avait explosé le 14 octobre 2017, tuant 512 personnes et en blessant plus de 290. «C’est au même endroit et ce sont les mêmes innocents» qui sont frappés, a déploré Hassan Sheikh Mohamud. «Ce n’est pas juste. Si Dieu veut, ils n’auront plus la capacité de perpétrer un nouvel (attentat, comme celui de Zobe)», a-t-il fustigé, en référence aux militants du groupe Shebab.
Selon l’agence égyptienne Ahram online, le groupe Shebab, lié à Al-Qaida, a revendiqué la responsabilité de l’attaque dans un communiqué, indiquant que ses combattants visaient le ministère de l’éducation. Le groupe djihadistes mène régulièrement des attaques dans la capitale et les grandes villes de Somalie.
Le groupe islamiste, lié à Al-Qaïda, combat depuis 2007 le gouvernement fédéral soutenu par la communauté internationale. Il a été chassé des principales villes, dont Mogadiscio en 2011, mais reste solidement implanté dans de vastes zones rurales, notamment dans le sud du pays.
Ces derniers mois, les shebab ont redoublé d’activité en Somalie, pays pauvre et instable de la Corne de l’Afrique, avec notamment un spectaculaire assaut, long d’une trentaine d’heures, fin août sur un hôtel de Mogadiscio.
La Somalie est plongée dans le chaos depuis la chute du régime militaire du président Siad Barre en 1991. Son éviction a été suivie d’une guerre civile et de l’ascension du groupe Shebab.
Outre l’insurrection, la Somalie – comme ses voisins de la Corne de l’Afrique – est en proie à la pire sécheresse depuis plus de 40 ans. Quatre saisons des pluies ratées ont anéanti le bétail et les cultures.
Ce pays ravagé par les conflits est considéré comme l’un des plus vulnérables au changement climatique, mais il est particulièrement mal équipé pour faire face à la crise alors qu’il lutte contre une insurrection islamiste meurtrière. (cath.ch/aol/ag/bh)
Bernard Hallet
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