L’évêque d’alors, Mgr Alois Brems, décédé le 16 février 1987, a permis que le prêtre abuseur, également décédé en 2016, soit «exfiltré». Le diocèse a confirmé le 22 octobre un rapport en ce sens du groupe de médias bavarois Mediengruppe Bayern qui a révélé le scandale, de même que la commission indépendante d’enquête du diocèse d’Eichstätt (UAK Eichstätt).
Mgr Gregor Maria Hanke, l’actuel évêque d’Eichstätt, a confirmé les accusations de dissimulation d’abus contre Mgr Alois Brems. Dans une lettre adressée à ses collaborateurs, dont l’Agence de presse catholique allemande KNA a obtenu une copie, Mgr Hanke précise que «d’après ce que nous savons sur la base du dossier», Mgr Brems et ses proches collaborateurs, «ont activement contribué à ce que l’auteur des faits puisse finalement se soustraire au mandat d’arrêt de la justice en fuyant à l’étranger, tout en continuant à recevoir un soutien matériel de l’évêché».
L’affaire concerne un prêtre sur lequel pèsent de graves accusations d’abus, relève KNA. L’homme aurait abusé de jeunes filles et de jeunes femmes dans plusieurs paroisses du Haut-Palatinat, de Souabe et du nord de la Haute-Bavière, comme l’ont d’abord rapporté les journaux du Mediengruppe Bayern le week-end dernier.
Lorsque l’une des victimes a porté plainte, le prêtre a «disparu», exfiltré en tant que missionnaire, d’abord en Afrique, puis en Amérique latine. Il y aurait vécu sous un faux nom jusqu’à ce que les accusations soient prescrites et que les recherches soient abandonnées. La direction du diocèse n’aurait pas informé les autorités judiciaires et aurait contribué à couvrir le fugitif. De l’argent lui aurait été versé par le diocèse d’Eichstätt sous un nom modifié. Après son retour en Allemagne, le prêtre aurait continué à travailler en paroisse et à s’occuper de la jeunesse sans être inquiété.
Mgr Hanke, évêque d’Eichstätt depuis 2006, ordonné prêtre en 1983 par Mgr Brems, se dit choqué par le comportement de son prédécesseur. «Au vu de la souffrance des jeunes et du mode de vie du prêtre dans son ensemble, il s’agit pour moi d’un comportement et d’une dissimulation bouleversants». On ne peut pas «passer sous silence cette grave injustice, même si certains peuvent avoir du mal à remettre en question et à corriger des images de personnes marquantes de la vie diocésaine du passé récent».
Le cas est connu depuis longtemps de la direction diocésaine et de la commission indépendante de travail sur les abus (UAK) du diocèse. «L’enquête se poursuit avec détermination», a confirmé le diocèse. (cath.ch/kna/be)
Jacques Berset
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