Les Bernois connaissent bien Adrian von Bubenberg (1424-1479), vainqueur de la bataille de Morat, dont la statue domine encore l’Hirschengraben, près de la gare, et dont la tombe se trouve dans la collégiale de la cité. Les historiens savaient que le chevalier s’était rendu en pèlerinage en Terre Sainte en 1466, mais retrouver une trace concrète de son passage à Jérusalem est particulièrement émouvant.
Le nom Adrian von Bubenberg, et un blason aux armes de sa famille. Ces deux éléments ont été marqués au fusain, il y a plus de 500 ans, sur un mur du Cénacle, lieu du dernier repas de Jésus partagé avec ses disciples, au sommet du Mont Sion à Jérusalem.
Ces graffitis ont récemment resurgi du passé, a fait savoir l’Autorité des Antiquités d’Israël (AAI). La pratique de laisser son nom n’était pas mal vue, au contraire. Elle marquait, dans ou sur la pierre, un témoignage de dévotion, après un long voyage depuis l’Europe.
L’inscription charbonnée a pu être déchiffrée au moyen de technologies avancées utilisant la photographie multispectrale, différentes longueurs d’ondes invisibles à l’œil humain, afin de mettre au jour des inscriptions qui se sont estompées et effacées au fil des ans, a indiqué l’AAI.
Un doute subsiste néanmoins parce que son fils, Adrian II von Bubenberg (1458-1501) s’est également rendu en Terre Sainte en 1480. Les archéologues ne peuvent pas déterminer si la signature est celle du père ou celle du fils. Quoi qu’il en soit, la découverte fournit une preuve directe du lien entre la Suisse médiévale et Jérusalem, souligne l’AAI.
A l’époque mamelouke, entre 1333 et 1552, le complexe du Cénacle appartenait aux franciscains. Le bâtiment a servi de monastère et d’auberge pour les pèlerins occidentaux, qui ont laissé leur empreinte sur les murs. Au cours de ces derniers mois, les chercheurs ont révélé plus de quarante inscriptions dans diverses langues, dont sept sont datées, aux côtés d’emblèmes familiaux de chevaliers du Moyen-Age. (cath.ch/terre-sainte/mp)
Maurice Page
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