L’Unicef (Fonds des Nations Unies pour l’enfance) a présenté, le 18 octobre 2022 à Berlin, le rapport Protect the Promise (Protéger la promesse) lors du Sommet sur la santé dans le monde. L’insécurité alimentaire, la faim, les mariages d’enfants, les facteurs de risque de violence dans les relations de couple ainsi que la dépression et l’anxiété chez les jeunes ont augmenté depuis 2020, indique le rapport.
«La santé et les droits des femmes et des enfants sont menacés à un niveau jamais vu depuis plus d’une génération», souligne le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dans la préface du rapport. Il appelle à davantage d’investissements dans la santé, l’alimentation et la coopération et dans l’industrie privée, ainsi qu’à la protection et à la promotion des droits des femmes. «Si ces inégalités persistent, nous ne tiendrons pas notre promesse d’un monde plus sain, plus sûr et plus juste pour tous d’ici 2030».
Selon le rapport, les femmes et les enfants souffrent particulièrement de la pandémie du Covid-19, des conflits armés et de la crise climatique. Les «catastrophes humanitaires» notamment en Afghanistan, en Éthiopie, en Somalie et au Yémen, ont contraint 89,3 millions de personnes à quitter leur foyer d’ici fin 2021, soit 8% de plus que l’année précédente. Le nombre de réfugiés a encore augmenté en 2022 en raison d’autres conflits comme en Ukraine et en Birmanie.
Les enfants et les femmes, exposés à des dangers physiques et psychiques, sont surreprésentés parmi les réfugiés, indique le rapport. Et les enfants en fuite perdent souvent l’accès à l’éducation. C’est particulièrement vrai pour les filles.
L’invasion russe en Ukraine pourrait en outre, selon le Programme alimentaire mondial (PAM), accroître de 47 millions le nombre de personnes menacées par la faim aiguë. Les enfants en particulier seraient menacés d’une malnutrition qui pourrait nuire à leur développement, voire de mort.
Le rapport met en exergue la situation de l’Afghanistan. Sous le régime des talibans, 47% de la population n’a pas eu accès à la nourriture entre mars et mai 2022. En outre, le taux de mortalité maternelle, en forte baisse au cours des années précédentes, augmenterait de manière inquiétante. Plus de 24,4 millions d’Afghans auraient besoin d’une aide humanitaire, parmi lesquels 3,8 millions d’enfants de moins de cinq ans et 350’000 femmes enceintes.
Suite à la pandémie de coronavirus, 10,5 millions d’enfants de moins de 18 ans dans le monde ont perdu un parent ou un tuteur entre mars 2020 et mai 2022, selon une estimation. Les orphelins seraient particulièrement vulnérables à la pauvreté, aux abus, aux retards de développement et à la réduction de l’accès à l’éducation. Des données issues de 104 pays ont, en outre, montré que 80% des enfants ont subi des pertes d’apprentissage en raison de la fermeture des écoles suite à la pandémie.
Pour la directrice exécutive de l’Unicef, Catherine Russell, des progrès durement acquis ont été réduits à néant durant cette période: «Nous ne sommes pas impuissants face à cette situation, nous avons la possibilité d’y remédier», a précisé Mme Russell, appelant à investir dans des «systèmes de santé efficaces». (cath.ch/tagespost/bl)
Bernard Litzler
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