Connue pour sa Bible, sa bière, son fromage et son internat, l’abbaye belge de Maredsous a célébré, le 16 octobre 2022, le 150e anniversaire de sa fondation. Le cardinal Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles a présidé la messe en présence du roi Philippe et de la reine Mathilde de Belgique.
L’abbaye bénédictine de Maredsous se dresse fièrement, au cœur de la vallée de la Molignée, dans la province de Namur. C’est le 15 octobre 1872 que les moines sont arrivés à Denée pour réimplanter la vie bénédictine dans la régionm supprimée par la Révolution française. Les bénédictins venaient de Beuron, en Allemagne, dans le Bade-Wurtemberg.
L’abbaye construite en quinze ans dans le style gothique a rapidement accueilli de nombreuses vocations. Très vite, Maredsous prend de l’importance dans l’Église et dans le pays. Outre la prière et le service de Dieu, les moines se dédient à l’enseignement, à la recherche scientifique, aux missions, à l’accueil des pèlerins.
Dépositaire de la tradition bénédictine, l’Abbaye de Maredsous est un foyer culturel important. Dès 1882, elle accueille un centre d’artisanat d’art et d’édition à l’origine du premier missel latin-français, et d’une traduction de la Bible en français en 1950. Dans la même optique, les moines diffusent la Bible sur disquettes dès 1981 et éditent depuis des logiciels d’étude et de lecture biblique.
Après 150 ans, l’abbaye a conservé et développé les premières options. La communauté compte 27 membres et maintient des liens forts avec sa fondation au Rwanda. Le collège Saint-Benoît compte 280 élèves et 50 professeurs et éducateurs. La recherche scientifique et biblique se poursuit grâce à la publication de la Revue bénédictine, la Bible de Maredsous et une bibliothèque de plus de 500’000 volumes.
L’accueil des pèlerins s’est élargi aux touristes qui font de Maredsous un des lieux les plus visités de Wallonie, lesquels viennent consommer deux produits très connus que sont la bière et le fromage de Maredsous.
«Nous rendons grâce pour les 150 ans de cette abbaye, a relevé le cardinal De Kesel lors de la messe pontificale. Dans son homélie, le primat de Belgique a insisté sur la mission de chaque chrétien, et la vocation plus spécifique des moines. ‘Ecoute et incline l’oreille de ton cœur’: ainsi commence la Règle de saint Benoît. […] Dieu ne parle pas en vain : ‘Heureux ceux qui écoutent la Parle de Dieu et la mettent en pratique’. Voilà pourquoi il n’y a pas de vie monastique sans vie fraternelle.»
Pour le cardinal «les abbayes ont toujours été de grande importance. Nous vivons dans une société où la foi n’est plus évidente. Beaucoup prennent distance de notre passé chrétien. Beaucoup aussi sont en recherche. On a besoin de lieux où l’on peut, en toute liberté, trouver et goûter quelque chose de la beauté de l’Evangile et d’une vie en communion avec Dieu.» (cath.ch/cathobel/mp)
Maurice Page
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