Acceptée au parlement valaisan en mars 2022, la loi sur les soins palliatifs et l’encadrement de la pratique de l’assistance au suicide en institution sera soumise au vote populaire. Le Grand Conseil a décidé de soumettre le projet au référendum obligatoire afin que la population puisse s’exprimer sur ces «sujets de société sensibles», a indiqué le canton le 31 août.
L’assistance au suicide est «un droit fondamental, que l’Etat ou ses institutions ne sont pas tenus de soutenir ou de financer, mais dont l’exercice ne peut pas être empêché», peut-on lire sur le site du canton. Les résidents ne doivent ainsi plus être contraints de quitter une institution pour y recourir s’il s’agit de leur lieu de vie habituel. Le projet adopté par le Grand Conseil règle les conditions-cadres pour l’assistance au suicide dans les hôpitaux, les EMS et les institutions pour personnes handicapées.
Le comité «Pro Liberty Non à la loi sur la fin de vie», présidé par le conseiller aux Etats Jean-René Fournier, a lancé sa campagne dans une lettre aux paroisses et communautés religieuses valaisannes. Le comité, qui se revendique citoyen et sans revendication partisane ni religieuse, regroupe des professionnels de la santé et de l’action sociale et caritative. On y trouve les noms de l’abbé Pierre-Yves Maillard, vicaire général du diocèse de Sion, et l’abbé Edi Arnold curé de Brigue ou encore du Conseiller national Benjamin Roduit.
Le sens de l’humain est ébranlé, peut-on lire dans cette lettre. «Au lieu de favoriser l’accompagnement des personnes fragilisées, au lieu de compétence, d’empathie et d’’amour, cette loi veut contraindre toutes les institutions à abriter le suicide assisté».
Dans sa lettre, le comité demande qu’en Valais, les soins palliatifs soient encouragés. Un objectif également fixé dans la loi critiquée.
Le comité demande aux paroisses et aux communautés religieuses valaisannes de distribuer du matériel d’information et de soutenir financièrement son engagement.
Dans un argumentaire séparé, le comité dénonce une loi coercitive qui porte atteinte à la liberté de patients, résidents, personnel soignant et institutions. Il plaide pour la défense de la liberté des institutions, «car c’est ainsi que nous pouvons les soutenir au mieux dans leur mission de soins et d’accompagnement». Pour Pro Liberty, cette loi favorise la contagion des suicides et culpabilise certaine personnes de rester en vie. Le comité estime aussi que le caractère coercitif de la loi démotive le personnel soignant. (cath.ch/mp)
cath.ch reviendra prochainement de manière contradictoire sur l’objet du vote.
Maurice Page
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/les-valaisans-voteront-sur-lassistance-au-suicide-en-ems-le-27-novembre/