Sollicité par Famille Chrétienne, l’évêque émérite n’a pas souhaité réagir «par respect pour les victimes et leur souffrance». L’actuel évêque de Créteil, Mgr Dominique Blanchet, a pour sa part exprimé son «soutien à ces deux personnes victimes qui ont parlé».
Les faits se sont déroulés dans le diocèse de Coutances, où était incardiné Michel Santier. C’est en tant que directeur d’une école de formation à la prière pour jeunes de 18 à 30 ans que le prêtre «a exercé une emprise psycho-spirituelle et usé de son ascendant sur deux jeunes hommes majeurs à des fins sexuelles», explique l’hebdomadaire français. Ce dernier ajoute que les faits ont été commis avec une «instrumentalisation des sacrements, notamment celui de la confession». Les deux victimes, qui souhaitent rester anonymes, n’ont pas souhaité porter plainte.
Nommé évêque de Luçon en 2001 puis évêque de Créteil en 2007, Mgr Santier avait été hospitalisé en 2020 après avoir contracté le Covid-19. Sa démission avait été acceptée par le pape François deux ans avant l’âge de la retraite, en juin 2020.
En annonçant son départ aux fidèles du diocèse de Créteil, il n’avait pas expliqué qu’une enquête était en cours à Rome. En effet, en 2019, Mgr Michel Aupetit, alors archevêque de Paris, avait, à la suite d’un signalement, convoqué Mgr Santier pour un entretien durant lequel ce dernier avait reconnu les faits, raconte Famille Chrétienne. L’archevêque de Paris avait alors alerté Rome.
«En 2021, le Vatican a pris des mesures disciplinaires à l’encontre de Mgr Michel Santier pour des faits commis contre deux jeunes adultes dans les années 1990 à l’École de la foi de Coutances et qui ont été révélés en 2019», a confirmé dans un communiqué diffusé ce 14 octobre Mgr Laurent Le Boulc’h, actuel évêque de Coutances.
«J’ai conscience que cette nouvelle, parue dans la presse, est la cause d’un grand choc pour beaucoup d’entre nous, tant la figure de Mgr Santier est marquante dans notre diocèse», a-t-il ajouté. Il a expliqué avoir demandé à l’évêque émérite de rejoindre une communauté de sœurs où il mène «une vie de retrait et de prière» et «assure un ministère restreint». Mgr Blanchet, évêque de Créteil, a assuré qu’il ne pouvait y avoir d’exception à l’exigence de vérité et de justice. Il a convenu que l’exposition publique de cette affaire était difficile pour tous.
En mai 2019, le pape François a publié le Motu proprio Vos estis lux mundi pour renforcer la lutte contre les abus dans l’Église. Parmi les nouvelles procédures, figure l’obligation pour les évêques métropolites qui entendent un signalement d’abus commis par un évêque d’un diocèse suffragant de demander sans délai à Rome l’ouverture d’une enquête. (cath.ch/imedia/hl/rz)
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