«En tant qu’évêques et enseignants de la foi catholique, nous proclamons continuellement que toute vie humaine est sacrée et est un don de Dieu», relèvent les évêques. Pour eux, la dignité de la vie humaine est le fondement d’une société morale et le droit à la vie est le droit primordial dont dépendent tous les autres droits humains.
Les évêques exhortent les électeurs à rejeter la proposition 3, «la plus extrême jamais vue dans cet État ou ce pays en matière d’avortement». Également connue sous le nom d’amendement «Liberté reproductive pour tous», ce texte assez vague modifierait la constitution de l’État pour supprimer pratiquement toutes les restrictions à l’avortement. En tant qu’amendement constitutionnel, l’adoption de la proposition 3 nécessite une majorité simple des électeurs, rapporte Catholic News Agency.
«En tant que citoyens et pasteurs du Michigan, nous attirons votre attention sur une immense menace pour la dignité de la vie humaine», ont souligné les prélats dans une déclaration commune envoyée par courrier, le 10 octobre 2022, à environ 236’000 foyers catholiques de l’État.
La proposition annulerait pratiquement toutes les mesures pro-vie de l’État, y compris l’autorisation des parents pour les adolescentes désirant avorter, les normes d’hygiène et de sécurité pour les cliniques d’avortement, ou encore l’exigence que les prestataires d’avortement soient des professionnels de la santé agréés, dénoncent les évêques.
«Il n’y aura aucune limite réelle à l’avortement ou aux procédures de stérilisation dans le Michigan, en dehors du consentement volontaire d’un individu», note la lettre, publiée en anglais et en espagnol. «Peu importe ce que l’on pense de l’avortement, cette proposition d’amendement va bien au-delà de ce qui était autorisé par Roe v. Wade». La proposition éliminerait ainsi l’interdiction des avortements tardifs au cours du troisième trimestre de la grossesse.
L’amendement étend également le droit à la stérilisation à toute personne, quel que soit son âge. Ce qui fait craindre aux évêques la possibilité pour une personne mineure de changer de sexe sans que ses parents en soient informés ou y consentent.
Pour les opposants, la proposition a été rédigée de manière désordonnée et vague afin de dissimuler une interprétation plus large. En fin de compte, la Cour suprême du Michigan a cependant validé le vote du 8 novembre. Mais seul un résumé de la proposition complète figurera sur le bulletin de vote, ce qui laissera les électeurs occasionnels dans l’incertitude quant à la portée de la proposition, ont averti les évêques.
Outre le rejet de la proposition 3, les évêques ajoutent qu’il est impératif que l’Église continue à soutenir les femmes et les familles confrontées à des grossesses inattendues. «Nous ne pouvons pas créer un monde où l’avortement est impensable sans créer également un monde dans lequel toutes les familles reçoivent le soutien dont elles ont besoin». L’Eglise «doit être prête à marcher avec les femmes dans le besoin pour les soutenir, elles, leurs enfants et leurs familles – avant, pendant et après la grossesse».
L’Eglise du Michigan a mis en place un site spécifique (www.micatholic.org/Proposal3) pour informer les électeurs. La campagne menée par la Conférence catholique du Michigan, est intitulée «Fight Like Heaven» (combattre pour le paradis) en référence directe à la promesse de la gouverneure du Michigan, Gretchen Whitmer, de «se battre comme un diable» pour soutenir l’avortement dans l’État après l’abolition de l’arrêt Roe v. Wade.
Jusqu’à présent la pratique de l’avortement au Michigan dépendait des jurisprudences fédérales liées à l’arrêt Roe vs Wade. Avec un taux de 16,8 avortements pour 1’000 femmes le Michigan est actuellement au-dessus de la moyenne nationale des États-Unis de 14,4. Mais on peut considérer aussi une part de tourisme de l’avortement en provenance des Etats voisins plus restrictifs. (cath.ch/cna/mp)
Maurice Page
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